Le Conseil de l’économie informelle (CREI), faîtière régionale des organisations professionnelles de l’économie informelle burkinabè, dit, ce mercredi 2022 face à la presse à Ouagadougou, prendre « acte » de la démission, du ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises, Roch Donatien Nagalo qui « a jugé utile de renoncer à (sa) fonction pour donner au gouvernement de Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, toutes les chances de travailler dans un climat serein et apaisé ». Les frondeurs de Roch Donatien Nagalo ont indiqué qu’ils veulent « un ministre qui peut rassembler tous les acteurs et qui a de l’expérience ».
Les responsables du bureau régional du Centre du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF) ont animé une conférence de presse aux allures d’Assemblée générale au siège de l’organisation ce mercredi à Ouagadougou pour se prononcer sur la démission du ministre burkinabè du Commerce, Roch Donatien Nagalo, contesté par une frange des commerçants du secteur informel.
Après avoir pris acte de la démission de M. Nagalo, les conférenciers ont appelé tous les commerçants et l’ensemble du monde économique à « l’union sacrée » pour une économie radieuse. « Le bureau saisit cette occasion pour réitérer son soutien au président Ibrahim Traoré et son Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla et tout son Gouvernement », a déclaré Harouna Kaboré le secrétaire général du Conseil de l’économie informelle du Burkina Faso (CREI-BF).
«Nous voulons quelqu’un qui peut rassembler les acteurs du milieu du commerce et qui a de l’expérience. Nous ne pouvons et nous ne voulons pas imposer un ministre car cela ne fait pas partie de notre prérogative. Le secteur est déjà malmené, divisé, et donc nous voulons seulement quelqu’un qui va rassembler tous les commerçants », a répondu M. Kaboré sur le portrait-robot du ministre en charge du Commerce que leur structure veut.
Il a par la suite invité le Gouvernement, notamment le chef de l’Exécutif, Me de Tambèla, « à être à l’écoute du secteur informel, le seul secteur économique qui contribue à apaiser les tensions sociales en fournissant plus de la moitié des emplois dans notre (le) pays ».
Les conférenciers ont également adressé leurs remerciements au président du CNEI-BF qui a initié une médiation dans le but de concilier les différentes positions. « Nous appelons le Conseil national du patronat Burkinabè (CNPB), à poursuivre cette médiation engagée avec la Chambre du Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), l’Union nationale des commerçants des Marchés et Yaars du Burkina (UNCMYB) et le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNATCOB) pour trouver une solution définitive à la crise.
A la question de savoir si les détracteurs de M. Nagalo qui l’accusent « d’escroquerie » iront devant les tribunaux, le président du CREI-BF, Moussa Dabo, a laissé entendre que c’est à l’issue de la méditation en cours qu’ils vont aviser. Il est revenu sur le choix du futur ministre en disant que « vous savez, la crise économique est très profonde dans notre pays. Donc, il nous faut quelqu’un qui a de l’expérience. Dans notre milieu, il y en a beaucoup et il ne devrait pas y avoir de problème pour faire un choix. Il y a tellement de problèmes dans notre milieu que si ce n’est pas quelqu’un qui peut rassembler, ça va être difficile ».
Le CREI-BF a appelé ses membres à s’enrôler massivement au titre du recrutement des 50 000 VDP lancés par les autorités de la Transition dans le cadre de la mobilisation populaire pour la défense du territoire national contre le terrorisme.
Par Bernard BOUGOUM