Du 15 au 22 juillet 2019, s’est tenu un dialogue politique national qui a réunit des responsables de la majorité et de l’opposition. Simon Compaoré, porte-parole de la majorité présidentielle, par ailleurs co-président de cette rencontre, a indiqué que les élections de 2020 «se tiendront à bonne date», face aux journalistes, à la clôture du dialogue politique ayant abordé les questions qui touchent à la vie de la nation.
Le dialogue politique a rassemblé, d’une part, vingt représentants de l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) dont cinq femmes, et d’autre part, vingt représentants des partis politiques affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) dont cinq femmes, ainsi que les cinq membres du Comité préparatoire, selon les co-présidents de cette rencontre.
Ouvert le lundi 15 juillet 2019 dans la salle polyvalente de Kosyam, palais présidentiel du Burkina Faso, le dialogue tant attendu par les acteurs politiques, s’est terminé avec la restitution des conclusions au chef de l’Etat, qui a indiqué que les défis auxquels est confronté le Burkina, obligent les responsables politiques à se parler «franchement, sans fuite en avant, ni ruse, pour trouver les solutions appropriées et durables aux questions» examinées au cours de cette rencontre. «Pour une première, c’en est une, en dépit du pessimisme qui entourait l’idée de cet exercice», s’est réjoui, Roch Marc Christian Kaboré, notant que c’est avec «beaucoup de satisfaction que nous accueillons les conclusions de ce dialogue».
Côte à côte, Simon Compaoré et Zéphirin Diabré, porte-paroles, respectivement de la majorité et de l’opposition, se sont ensuite prêtés aux questions des journalistes. Selon eux, toutes les questions ont été tranchées dans le consensus, sauf, celle relative la carte consulaire qui doit servir de document de vote en 2020.
«Qui l’eut cru», s’est demandé Simon Compaoré. Pendant sept jours, les participants au dialogue politique «ont fait véritablement bouger les lignes. Les signes de méfiances se sont écroulés», a déclaré le représentant de l’APMP, qui, sur la question d’un éventuel report des votes, a signifié que les élections de 2020 «se tiendront à bonne date parce que c’est un impératif». Celui qui porte également la casquette de président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), a salué la «tenue victorieuse de ce dialogue politique».
Le chef de file de l’opposition, par ailleurs président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a affirmé que l’opposition est «satisfaite» de ce dialogue. «Tout s’est très bien passé. Les échanges ont été francs, constructifs. Par-delà nos divergences, nos différences, nous sommes capables de nous surpasser pour l’intérêt du pays», a poursuivi Zéphirin Diabré qui a noté que beaucoup de questions ont été débroussaillées sauf celle de la carte consulaire qui «reste en l’état».
Le dialogue politique a pour vocation de contribuer au renforcement de la paix, de la sécurité, de l’unité nationale, de la cohésion sociale et de favoriser la réconciliation nationale ainsi que la tenue d’élections démocratiques et apaisées. Les décisions et recommandations «consensuelles», évoquent aussi l’actualité nationale également marquée par le décès de onze détenus dans les locaux de l’unité anti-drogue de Ouagadougou. Les participants au dialogue ont dit avoir évoqué le sujet avec le ministre d’Etat, de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, sans autres précisions. Ils ont, par ailleurs, souhaité qu’au regard de la gravité de la situation, des enquêtes soient diligentées à l’effet de situer les responsabilités.
En rappel, les travaux du Dialogue politique ont porté sur deux axes essentiels à savoir, premièrement, le Code électoral et les élections de 2020, avec comme sous points, «la relecture du Code électoral, le calendrier électoral, le vote des Burkinabè de l’Extérieur, l’élection au suffrage universel direct des présidents de Conseils de collectivités territoriales, la CENI (Commission électorale nationale indépendante, NDLR) (organe électoral) et la question du quota genre». Le second point s’est penché sur la situation nationale, avec comme sous points, «la situation sécuritaire, la réconciliation nationale, l’unité nationale, l’autorité de l’Etat, la cohésion sociale et le civisme, la justice, le dialogue social et l’efficacité du service public, la relance économique et la gouvernance économique et la gestion du foncier».
Par Bernard BOUGOUM