L’Etat-major de l’Armée burkinabè a organisé ce vendredi 12 juillet 2019 une cérémonie marquant la fin d’une formation de six semaines de 60 militaires de deux sections du 31e Régiment d’Infanterie Commando (RIC) de Tenkodogo, au camp Bila Zagré à Kamboinsin. Les 60 militaires ayant pris part à cette formation assurée par les Forces spéciales américaines, deuxième du genre, sont deux officiers, 17 sous-officiers et 41 militaires de rang.
Ces bénéficiaires de ce programme de formation dénommé «Joint combat exercise training (JCET) » au profit de la troisième région militaire du Burkina Faso, ont bénéficié de connaissance et de savoir-faire en matière de droit du conflit armé, lutte contre les engins explosifs improvisés, secourisme opérationnel, maniement des armes individuelles en dotation, maîtrise des armes collectives et des manœuvres opérationnelles tactiques.
« La formation que vous avez reçue vous aidera à surmonter les défis à venir et nous aidera dans la poursuite de notre objectif commun : combattre le terrorisme afin d’assurer la sécurité du peuple burkinabè », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Andrew Young, pour qui, cet évènement ne fut pas seulement une période de formation militaire, mais aussi une occasion pour des soldats issus de deux pays différents de partager leur culture, leur langue et leurs expériences acquises à travers d’autres théâtres d’opération dans le monde.
Cette période de formation tombe à pic puisque que la formation s’est déroulée à un moment « difficile » de l’histoire du pays des Hommes intègres, mais aussi à un moment où les dirigeants burkinabè « ont choisi de redoubler d’efforts pour combattre l’extrémisme violent et d’obtenir la paix et la sécurité, non pas en essayant de négocier avec les terroristes, mais en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour les confronter et pour les vaincre », a poursuivi M. Young, ajoutant que ce travail « n’est ni aisé ni de courte durée ».
Les soldats du 31e RIC ont partagé avec les formateurs américains beaucoup de leurs expériences récentes issues des opérations Otampuanu « Foudre » en langue gulmacéma, menée du début mars à mi-avril 2019 et Doofu en fulfuldé qui signifie « Déraciner ». Cette période de formation est extrêmement bénéfique, tant aux Forces armées nationales qu’aux Forces Spéciales des USA qui ont l’occasion d’apprendre les uns aux côtés des autres, et de renforcer leurs compétences professionnelles, a insisté Andrew Young qui a félicité les bénéficiaires et leur a souhaité bon courage pour les missions qui s’annoncent.
Les capacités opérationnelles des unités de l’Armée burkinabè renforcées…
Ces sessions de formation qui sont devenues régulières sont une preuve de la vitalité de la coopération militaire entre le Burkina Faso et les Etats-Unis d’Amérique (USA), selon les acteurs. Après les première et deuxième régions militaires, c’est au tour de la troisième région de bénéficier de ce programme qui a pour objectif principal la formation et l’équipement d’unités anti-terroristes au profit de nos forces armées nationales, s’est réjoui le colonel Omer Gilles Bationo, Chef d’état-major de l’Armée de terre, représentant le Chef d’état-major général des Armées (CEMGA), le général de brigade Moïse Minoungou.
Ce renforcement de capacité opérationnelle des unités est en adéquation avec la vision du commandement qui veut permettre ,à terme, « à chaque Région militaire d’avoir une compagnie anti-terroriste afin de garantir une excellence opérationnelle au niveau des différents commandements territoriaux de l’Armée de Terre », a indiquant le colonel Bationo qui a signifié qu’en effet, les modules développés au cours de ces six semaines de formations intenses permettent aux unités formées d’acquérir les capacités nécessaires pour opérer « efficacement contre un ennemi asymétrique dans des situations le plus souvent complexes, tout en respectant les droits humains ». C’est pourquoi il a réaffirmé à la partie américaine sa satisfaction car les différentes formations reçues ont des impacts sur le terrain au regard des résultats probants obtenus lors des différentes opérations.
Ces formations permettent « à nos unités d’élargir leurs champs d’approche en vue de faire face efficacement à cette menace avec des équipements performants », a-t-il insisté avant de souligner que toutefois, « le développement des capacités en Forces spéciales et en renseignements sont des priorités des plus hautes autorités militaires du Burkina Faso ». Il a remercié les USA pour la prise en compte de ces aspects dans l’élaboration du projet de coopération militaire quinquennal lors de la rencontre bilatérale sur la coopération entre les deux pays qui s’est tenue à Washington du 29 avril au 03 mai 2019.
Avant de déclarer close la session de formation du JCET 2019, des dispositions, a fait savoir le CEMA de l’Armée de terre du Burkina Faso, le colonel Omer Bationo, seront prises en vue de conserver cette unité de façon organique en mesure d’intervenir à tout moment.
Par Bernard BOUGOUM