Le ministre des Transports, Vincent Dabilgou, a reconnu ce jeudi 25 mars 2021, face aux journalistes que « les frontières terrestres sont ouvertes par des voies détournées » puisque bon nombre de passagers, par nécessité ou par urgence, bravent tous les risques et les dangers que leur impose la fermeture des frontières terrestres depuis maintenant une année, pour voyager.
« Les frontières sont effectivement fermées mais en même temps elles sont ouvertes par ces voies détournées », a affirmé M. Dabilgou, insistant « au niveau de l’Uemoa on le sait, les données ont montré que nous sommes en train de créer une nouvelle race de transporteurs par des tricycles et que c’est vraiment devenu très juteux pour certaines personnes ».
Mais que dit le gouvernement burkinabè face à la situation intenable que vivent les populations depuis la fermeture des frontières terrestres ? Rien pour le moment selon le ministre des Transports. « On n’ouvre pas tout seul une frontière. C’est ça la grande question », a-t-il dit.
« Si le Burkina Faso dit que vous pouvez aller en Côte d’Ivoire ou au Ghana et ces pays disent que vous ne venez pas. Vous voyez qu’il y a un problème. Nous allons créer (en ce moment) une autre situation puisque ces gens seront rassemblés quelque part parce qu’ils ne pourront pas aller à leur destination finale », s’est-il défendu.
Vincent Dabilgou a affirmé que le gouvernement va « accélérer » le processus de concertation et cette question sera « abordée la semaine prochaine dans la réunion de la commission chargée de la gestion de la pandémie de la Covid-19 qui sera présidée par le Premier ministre » Christophe Dabiré. « Je dois présenter un dossier à ce niveau », a-t-il tenté de rassurer.
« Mais en même temps, on doit suivre l’évolution de cette maladie dans d’autres pays », a poursuivi M. Dabilgou pour qui selon les dernières informations, le Togo, un pays de l’espace Uemoa ferait face à une « deuxième vague en force » de la Covid-19.
Donc, « c’est très difficile dans ces conditions de pouvoir ouvrir les frontières de façon simultanée et concomitante au niveau de l’Uemoa. Mais c’est une question qu’il va falloir que nous puissions regarder de manière ferme, aussi de manière diplomatique et politique », a-t-il conclu.
Par Bernard BOUGOUM
