Médecin Sans Frontière (MSF), face à la presse, le jeudi 28 juillet 2022 à Ouagadougou, a interpelé les autorités et les humanitaires sur la crise qui frappe la ville de Sebba dans le Sahel burkinabè, révélant que «les gens» dans cette localité «se nourrissent déjà avec des feuilles» car «ils manquent des produits de première nécessité».
«La ville de Sebba est de plus en plus isolée (…). L’axe principal qui relie cette ville avec Dori est de plus en plus coupé et la population se retrouve aujourd’hui dans une situation où elle est isolée», a affirmé Ulrich Crépin Namfeibona, chef de mission de Médecin Sans Frontière (MSF) au Burkina Faso, déclarant que les habitants «manquent des produits de première nécessité pour se nourrir».
En plus du manque de nourriture, Sebba fait face à «un problème d’accès à l’eau potable» car «le système d’adduction d’eau potable dans la ville de Sebba est coupé et les quelques forages qui existent dans la ville, n’arrivent pas couvrir la demande», a fait savoir M. Namfeibona. «L’accès aux soins de santé est (aussi) dramatique parce que le grand centre de santé n’arrive plus à répondre aux besoins en matière de santé à cause de la situation humanitaire et sécuritaire», a-t-il poursuivi.
Selon le chef de mission MSF au Burkina Faso, les services de santé «fonctionnent presqu’à minima, très peu d’agents de santé y sont restés», informant qu’il y a, également, un manque de médicament faute d’approvisionnement.
«Si vraiment rien n’est fait, dans les jours à venir on peut assister à une catastrophe de crise nutritionnelle qui va frapper beaucoup plus les enfants y compris les adultes qui n’ont rien à manger», estime Médecin Sans Frontière qui intervient dans quatre régions du Burkina (Sahel, Boucle du Mouhoun, Est et Centre-Nord).
Selon MSF, beaucoup de populations, dans cette ville qui accueille aussi des déplacés, sont à la belle étoile et dans des édifices publics qui n’arrivent pas à contenir, soutenant que «la réponse locale est épuisée».
MSF a, donc, lancé un appel pour qu’il y ait une mobilisation au niveau de la plateforme humanitaire, les ONG humanitaires, des agences des Nations unies y compris des autorités pour qu’une solution soit trouvée afin d’apporter assistance à cette population qui est aujourd’hui «en détresse».
«L’intensification de la crise sécuritaire nous préoccupe car elle a des conséquences importantes sur des milliers de personnes qui ont besoin d’eau, de soins de santé, d’abris, de nourriture et d’autres produits de première nécessité», a dit le chef de mission MSF au Burkina, Ulrich Crépin Namfeibona.
MSF, une des principales organisations humanitaires au monde, qui est intervenu au Burkina Faso pour la première en 1995, s’y est installé, depuis 2018, de manière durable pour soutenir les populations et le personnel de santé.
Par Daouda ZONGO