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Burkina: les Organisations professionnelles des médias vent debout contre un projet de loi du Gouvernement

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Les Organisations professionnelles des médias (OPM) du Burkina Faso ont exprimé, jeudi 5 octobre 2023, en conférence de presse, à Ouagadougou, leur vive opposition à un projet de loi adopté, mercredi, par le Gouvernement de Transition, en Conseils des ministres. Ledit projet de loi stipule, entre autres, que le président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), l’organe de régulation des médias au Pays des Hommes intègres, qui était jadis élu par ses pairs Conseillers, est désormais nommé par le président du Faso, chef de l’Etat. «Le projet de loi en cours est une négation totale du régime de la liberté de la presse», ont déploré les professionnels des médias.

Les professionnels des médias au Burkina Faso s’inquiètent du sort réservé à leur métier. Ils l’ont réaffirmé à la suite d’un projet de loi adopté hier mercredi 4 octobre 2023, en Conseil des ministres par le Gouvernement de Transition. C’est un projet de loi portant «attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la Communication (CSC)» qui est le gendarme des médias au Burkina Faso. En conférence de presse ce jeudi 5 octobre, les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont affirmé leur opposition à certaines dispositions du texte.

Il s’agit, notamment, du changement du mode de désignation du président du CSC. En effet, selon le nouveau texte adopté par le Gouvernement et qui sera envoyé à l’Assemblée législative de Transition (ALT) pour adoption, le premier responsable de l’organe de régulation des médias sera désormais nommé par décret par le Président du Faso, chef de l’Etat, et non élu par ses pairs conseillers comme cela se faisait avant. Quant à son Vice-président, qui était lui aussi élu par ses pairs, selon la loi organique jusque-là en vigueur, il sera désormais choisi par le président du CSC une fois que ce dernier est nommé par le chef de l’Etat.

Pour les professionnels des médias, ces nouveaux changements entrepris par le Gouvernement de Transition, traduisent «sa volonté de se substituer au régulateur ou de placer le CSC sous son autorité». «En plus donc de ses trois représentants, le président de la Transition va désigner le président du CSC. Il gagne donc le beurre et l’argent du beurre», a souligné Guézouma Sanogo, porte-parole des OPM.

Les professionnels des médias ont rappelé que l’adoption de ce projet de loi «intervient dans un contexte politique où le Gouvernement s’est illustré depuis plusieurs mois par une intrusion jamais égalée dans le champ de la régulation des médias», citant des cas de suspensions de certains médias, notamment étrangers.  «Le projet de loi en cours est une négation totale du régime de la liberté de la presse», ont-ils déclaré, sans ambages, face à la presse.

«Nous interpellons les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT). Il faut qu’ils se rappellent que les transitions sont des moments de grandes réformes et non des moments de reculs démocratiques», a déclaré M. Sanogo au nom des OPM, ajoutant qu’un appel est également lancé aux plus hautes autorités de la Transition. «Les OPM continueront à se mobiliser et à se battre pour la préservation des acquis démocratiques et particulièrement pour la défense de la liberté d’expression et de la presse», ont conclu les professionnels des médias.

Par Siaka CISSE