Le ministre burkinabè du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises, Abdoulaye Tall, a déclaré le mardi 28 juin 2022 que les Micros, Petites et Moyennes entreprises (MPME) « contribuent à la formation du Produit intérieur Brut (PIB) à hauteur de 35% », lors du lancement officiel à Ouagadougou des activités de la troisième édition de la Journée mondiale des PME célébrée chaque 27 juin de l’année. Placée sous le haut patronage du Premier ministre Albert Ouédraogo, cette 3e journée célèbre une semaine durant les artisans nationaux autour du thème: «Contribution des PME du secteur de l’artisanat à la promotion des économies locales: opportunités, défis et perspectives».
«Dans notre pays, les Micros, Petites et Moyennes entreprises (MPME) représentent environ 99% du tissu économique et contribuent à la formation du PIB à hauteur de 35%. C’est dire tout le rôle, important que jouent ces MPME dans le système socioéconomique, par leur aptitude à créer de la richesse et des emplois décents et donc à contribuer au développement durable et inclusif de notre cher pays », a affirmé le ministre Abdoulaye Tall lors de cette cérémonie.
Cette journée pour lui, est une occasion et une réelle opportunité de traduire au monde des MPME, « toute la reconnaissance du Gouvernement pour leurs efforts au quotidien qui participent au développement » du pays. « En effet, le Burkina Faso regorge de nombreux artisans aux talents avérés installés sur l’ensemble du territoire et répartis à travers trois groupes d’artisanat que sont l’artisanat de production ou de transformation, l’artisanat de services et l’artisanat d’art », a dit M. Tall.
Le secteur des MPME « offre de nombreuses opportunités en termes d’emplois et de création de richesses contribuant à renforcer le Produit Intérieur Brut (PIB). L’artisanat occupé plus de deux millions de personnes et son développement contribuera sans nul doute à impacter le niveau de vie de la population à la base, pour une croissance économique locale progressive », a signifié le ministre du Commerce.
Il a indiqué qu’« avec 40 corps de métiers dans l’espace de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMAO), l’artisanat au Burkina Faso est un puissant vecteur de réduction du chômage des jeunes pour des moyens moins conséquents à mobiliser».
«Avec la dynamique enclenchée par le gouvernement depuis de nombreuses années visant à promouvoir la transformation des produits locaux, l’artisanat se positionne comme une figure de proue de la réussite de cette mesure », s’est-il réjoui avant de rassurer que les artisans que « la loi d’orientation de promotion des PME n°015-2017/AN du 27 avril ainsi que le décret portant adoption de la charte des PME n°2017-1165/PRES/PM/MICA /MATD/MINEFID du 27 novembre 2017, ont prévu des dispositions avantageuses sur le plan de la fiscalité, de l’accès au financement et au foncier dont les effets se font déjà ressentir».
Le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises a souligné que le « secteur de l’artisanat et l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, frange majoritaire de la population burkinabè constituent un grand vivier pour dynamiser les PME ». Il a rassuré que les MPME seront informées, sensibilisées et soutenues à travers différents instruments juridiques, financiers, de veille et d’intelligence économique, ainsi que par les technologies pour qu’elles puissent jouer le rôle de sentinelles dans tous les compartiments économiques jugés prioritaires.
Le directeur général de l’Agence de finance et de promotion des Petites et Moyennes entreprises (AFP/PME), président du comité d’organisation de la troisième édition des JM/MPME, Honoré Kiékiéta, a signifié que cette manifestation « renforcera le sentiment de fierté des PME pour gagner sur le pari de la croissance ». D’autre part, ces journées de célébration offre « l’opportunité rare en seul lieu d’accéder à des connaissances et à des informations utiles pour leurs audiences et leur développement », a ajouté M. Kiékiéta.
Hassami Tiendrébéogo, représentant du Haut-commissaire du Kadiogo, président de la délégation de Ouagadougou, a fait noter que l’artisanat est la « principale source de revenu au Burkina ». Selon un rapport d’analyse de novembre 2018 réalisé par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), la région du Centre dont Ouagadougou est le chef-lieu « concentre à elle seule 55,4% de ces micros, petites et moyennes entreprises du Burkina Faso».
La présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina Faso, Germaine Compaoré, après avoir martelé que les artisans sont au cœur de tout développement et donc indispensable à la société, a révélé que « les acteurs de l’artisanat sont estimés à plus de millions de personnes qui exercent à titre principal et secondaire avec une contribution substantielle à l’économie nationale».
La porte-parole des MPME, Mariam Koïta, a avancé que cette célébration permettra aux différents acteurs de l’artisanat de réfléchir sur les défis auxquels ils sont confrontés. « L’artisanat est le second secteur pourvoyeur d’emplois après l’agriculture et l’élevage et contribue fortement au PIB », a dit Mme Koïta pour qui le secteur de l’artisanat est un pilier du développement au Burkina Faso. Mais, a-t-elle déploré, le secteur est confronté à d’énormes difficultés à savoir « l’accès au financement, la formation, l’accès au matériel et équipement adéquat, l’insécurité, etc.».
C’est pourquoi, pour un meilleur essor du secteur des MPME de façon globale, elle a demandé aux dirigeants de « multiplier les centres de formation au métier de l’artisanat dans les 13 régions, renforcer les centres de formation déjà existant en matériel et équipement adéquat d’apprentissage, mettre en place des fonds garantis dédiés au secteur de l’artisanat en région, hausser le plafond de crédit accordé aux MPME du secteur informel, renforcer les capacités des entrepreneurs surtout en matière d’innovation », entre autres.
Des trophées d’honneur ont été remis à des promoteurs de l’artisanat dont le Premier ministre, Dr Albert Ouédraogo, qui de par ses études thématiques s’est investi à l’essor du secteur. Le chef du gouvernement s’est réjoui de cette activité et laissé entendre qu’il a aménagé pour pouvoir honorer de sa présence la célébration des artisans dont le métier « constitue une priorité nationale et est placée au cœur des priorités du gouvernement ». Il a félicité « les artisans du Burkina (qui) sont assez déterminés, très engagés pour le développement du pays ».
Par Bernard BOUGOUM