Des bénéficiaires du Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR), une approche holistique initiée par l’Etat burkinabè avec le soutien de la Banque mondiale, ont, chacun de leur côté, bien apprécié les réalisations effectuées à Boromo, Poura, Fara et Siby, dans la région de la Boucle du Mouhoun, qui s’élèvent à plusieurs milliards de F CFA. Du 21 au 22 novembre 2024, des hommes et femmes de médias ont sillonné ces différentes localités pour faire le constat des investissements du projet.
Le Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR) qui a débuté le 1ᵉʳ avril 2021, est prévu prendre fin en décembre 2024. Grâce à ce projet plusieurs réalisations d’utilité publique ont été faites dans plusieurs localités du Burkina Faso. Le PUDTR est doté d’une enveloppe de 473 millions de dollars US, soit environ 260,15 milliards de FCFA, entièrement financé par la Banque mondiale. Il est mis en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Centre-Est et du Centre-Ouest. Il intervient également dans les secteurs du développement rural touchant l’ensemble du territoire national.
Dans la Boucle du Mouhoun, c’est en tout 27 684 978 464 FCFA qui y ont été injectés dans la réalisation d’infrastructure sanitaire et scolaire, des pistes rurales, d’implantation de lampadaires, de postes d’eau autonome, de curage de caniveaux et d’aides aux activités génératrices de revenus.
Selon Jean Robert Traoré, directeur régional de l’économie et de la planification, par ailleurs le chef de l’antenne régionale du PUDTR, ce sont plus de 400 salles de classe entièrement équipées par des tables-banc, de l’énergie qui ont été construites et qui ont permis de rendre l’éducation assez fluide et permettre aux populations déplacées internes de pouvoir poursuivre leurs cursus scolaires. « 26 CSPS ont été aussi normalisés » et cela a «permis aux populations de pouvoir améliorer leurs conditions de vie en matière sanitaire », a poursuivi M. Traoré.
Pour ce qui est la connectivité virtuelle, il y a eu la réalisation d’environ 200 km de pistes rurales, environ 65 km de caniveaux curés dans les villes de la région. Le PUDTR y a aussi implanté des lampadaires sur environ 50 km dans les villes de la zone d’intervention. Cela a «permis aux populations de mener leurs activités, leur permettant d’avoir des revenus. On a des commerces qui se sont créés au bord des rues qui ont été électrifiées», a fait savoir Jean Robert Traoré.
En ce qui concerne la relance économique communautaire, il y a eu la réalisation de bas-fonds de site maraichers. «A l’étape où on est, il y a 65 hectares de bas-fonds qui ont été réalisés dans la région, notamment dans la commune de Yaba, des sites maraichers réalisés dans la commune de Lankoué qui sont aujourd’hui exploités. Il y a bien d’autres hectares de bas-fonds qui sont actuellement en cours de réalisation et qui vont permettre aux populations de pouvoir mener des activités de production, augmenter leur rendement, leur production», a-t-il poursuivi, soulignant que des intrants et équipements aux producteurs. Le projet a également aidé 27 associations d’hommes et de femmes à hauteur de 240 750 700 F CFA dont 64 556 040 F CFA comme fonds de roulement et la dotation en équipement d’une valeur de 176 194 660 F CFA.
«Ces associations ont pu bénéficier d’appui auprès des déplacés internes. Vous allez voir qu’à l’intérieur ou au sein de ces associations, il y a beaucoup de personnes déplacées internes qui y travaillent et qui bénéficient des retombées des activités qui sont menées dans le cadre de ces activités génératrices de revenus. On a aussi accompagné le site des personnes déplacées internes», a dit M. Traoré, informant que d’autres investissements qui sont en cours de réalisation. Il y a eu aussi des formations au profit de certains bénéficiaires.
A Boromo, «le PUDTR est l’un des plus grands partenaires de la commune actuellement au regard des différentes réalisations qui ont été faites au profit des populations», a fait savoir le Président de la délégation spéciale, Esaï Wendnonga Bamogo. Elle a bénéficié des postes d’eau autonome et selon le PDS, «la question d’eau a été plus que résolue dans notre commune».
«Les secteurs qui ont reçu beaucoup plus d’investissement de la part du PUDTR ce sont évidemment les secteurs sociaux, notamment l’éducation où nous avons eu la normalisation de plusieurs écoles, mais également la construction de nouvelles écoles (des écoles à trois classes, des écoles à six classes), également le secteur de la santé où nous avons pratiquement eu la normalisation de l’ensemble de nos formations sanitaires sauf une seule formation qui n’a pas bénéficié de cette normalisation», a énuméré M. Bamogo selon qui il y a eu aussi des appuis en équipement aussi bien au niveau de l’éducation qu’au niveau des formations sanitaires.
Il y a été également le curage de 5 km de caniveaux à l’intérieur de la ville. «Ça a été une initiative très salutaire saluée par la population parce que la réalisation des caniveaux, selon ce qui nous a été rapporté, c’est la première fois qu’on bénéficie de cette opération de curage de caniveaux», a dit le PDS Esaï Wendnonga Bamogo. Au-delà de ces réalisations, il y a eu des dons en vivres aux personnes vulnérables et aux personnes déplacées internes. «J’avoue que c’est vraiment, beaucoup de réalisations. Il y a aussi les pistes rurales qui sont en cours de réalisation et surtout l’éclairage public également», a-t-il terminé.
Bénéficiant d’une normalisation de son établissement sanitaire, Siembou Sérémé infirmier chef de poste du CSPS urbain 1 de Boromo a exprimé sa satisfaction et a remercié le PUDTR. Grâce au projet, il a été réalisé dans ce CSPS, une maternité, un hall d’attente, une cuisine, un magasin et des latrines.
«Le cadre de vie s’est vraiment amélioré parce que l’ancienne maternité ne répondait pas trop à nos attentes. Actuellement, les prestataires sont dans des conditions qu’il faut. Également les usagers apprécient ce qui a été fait comme réalisation», a déclaré M. Sérémé.
Selon l’infirmier chef de poste, la maternité qu’ils avaient ne pouvait recevoir que six femmes qui venait d’accoucher, mais avec la nouvelle réalisée par le PUDTR, le CSPS peut recevoir jusqu’à dix femmes. «A notre niveau ici, on fait en moyenne 30 accouchements par semaine, voire 150 le mois», a-t-il souligné, notant que l’espace dans lequel ils prestent a vraiment changé, les salles sont adaptées et il y a du matériel et des intrants qu’on a reçus de la part du projet. «Ça nous a permis d’améliorer la prise en charge des patients», souligne-t-il.
Clémence Sawadogo est le proviseur du lycée départemental de Siby. Son établissement a obtenu un bâtiment de quatre classes, un hall. «Ces quatre classes sont les bienvenus au lycée départemental. Ça nous a permis de loger nos classes d’examen pour les mettre dans de meilleures conditions de travail, parce que ce sont des classes qui ont besoin de beaucoup de temps pour les études et pour également terminer les programmes en attendant la composition des examens», a affirmé Mme Sawadogo qui a fait savoir que les conditions de travail permettent aux élèves d’améliorer leurs résultats scolaires. « Au paravent, on avait des classes avec des effectifs un peu pléthoriques, mais avec l’apport du PUDTR, ça va maintenant. Les classes sont désengorgées, spacieuses pour les conditions normales de travail ».
Pour ce qui est de l’éclairage public, Camir Yaméogo, usagers de la route à Boromo, se réjouit de l’implantation des lampadaires dans la ville. «Avant la circulation la nuit était difficile du fait du manque d’éclairage et cela causait des accidents. Mais avec ces lampadaires, on évite tout ça. On rend grâce à Dieu et nous remercions le PUDTR pour cette réalisation», a-t-il dit.
Plusieurs réalisations ont été, également, effectuées dans la commune de Fara. Le PDS de la commune, Aloys Ouango a pour sa part salué l’avènement du PUDTR. Grâce au projet, selon le PDS, il y a eu «jusqu’à 20 écoles normalisée» qui ont répondu à leur besoin, «six complexes scolaires en cours de réalisation et des formations sanitaires en construction».
«Nous avons également bénéficié de plus de 65 km de route. Nous avons eu aussi des lampadaires sur plus de 5 km », a poursuivi le PDS.
Le chef du village de Dakaye dans la commune de Fara, Daourou Sié Mindiré a exprimé sa satisfaction par rapport aux bornes fontaine que sa localité a bénéficié du projet PUDTR.
Selon lui, avant ce n’était pas facile pour eux de s’approvisionner en eau. Mais avec cette réalisation, «il n’y a plus de souffrance». Il a tenu à remercier le PUDTR plaidant encore plus d’investissement dans son village.
Dans cette commune, il y a eu aussi des écoles qui ont bénéficié des investissements du projet. Parmi les établissements, l’école primaire a reçu un bloc de trois salles de classe, des latrines et des plantes.
«En tout cas, les classes sont bien aérées. On se sent à l’aise. On ne peut que remercier le projet», a laissé entendre Fatoumata Séré, la représentante du directeur de l’école. Elle a souligné qu’avant «ce n’était pas vraiment facile». «Les classes étaient pleines et ce n’était pas facile surtout en temps de chaleur», a-t-elle poursuivi. Cette école accueille environ une cinquantaine d’élèves déplacés internes.
Les communes de Poura et Siby sont également bénéficiaires du Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR). Andréa Guel est la directrice de l’école primaire de Darsalam à Poura. Son établissement a eu la réalisation d’un bloc de trois salles de classe, un hall, un bureau et un magasin. L’école a aussi bénéficié des latrines. «C’est un grand plus pour nous parce que avec ce bâtiment, les élèves peuvent réviser leur cours au niveau du hall où il y a des tableaux.
La construction est adaptée, c’est bien aéré. En tout cas, nous sommes à l’aise», a dit Mme Guel pour qui ce joyau est un plus et permettra d’améliorer la scolarisation des enfants. «Avec ces classes qui complètent le nombre de salles de classe à six, nous sommes sûr que les enfants pourront évoluer normalement. Sinon avant, si un élève redoublait dans une classe, il recule d’une année. Par exemple s’il reprend le CP2, il va se retrouver au CP1. Mais avec les six classes si tu redoubles au lieu de reculer, tu restes dans ta classe et tu reprends pour continuer», a-t-elle expliqué.
A Siby, «nous avons bénéficié de beaucoup de réalisations dans le cadre du PUDTR, notamment au niveau de la santé, l’éducation, l’implantation de lampadaires, de forage», a déclaré le Président de la délégation spéciale, Dénis Fié Traoré.
«Le Siby accueil un très grand nombre, un fort taux de personnes déplacées internes, naturellement, au niveau des services sociaux de base, il y a une répercussion. Ces réalisations viennent comme une bouffée d’oxygène pour nous. Cela est un plus au niveau de l’offre de santé, scolaire», a-t-il apprécié.
Le Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR) est venu en aidé, en plus des différentes réalisations, à des associations qui mènent des activités génératrices de revenus. L’Association Yafama de Fara qui est un regroupement de femmes qui œuvre dans le domaine de la transformation du riz local, l’association Nongtaba des couturiers de Boromo et l’association Solidarité et développement communautaire de Boromo œuvrant dans la transformation des produits locaux, en ont été bénéficiaires.
«On peut dire qu’aujourd’hui, que nous menons bien nos activités. Ça nous permet de s’occuper de nos enfants, de subvenir à nos besoins», a affirmé Kadidjatou Nana, première responsable de l’association Yafama de Fara. Elle déclare avoir reçu «un taxi-moto, des marmites, beaucoup d’autres choses et un fonds de roulement qui vaut 800 000 FCFA».
Zanzé Traoré dit Sèta, responsable de l’association Solidarité et développement communautaire de Boromo, a affirmé que ses membres ont bénéficié des formations en plus des équipements et du fonds de roulement. «Cet apport nous a été vraiment d’un grand secours parce que ça nous a permis d’augmenter la quantité et la qualité de production», a-t-elle dit.
Toutes ces associations collaborent avec des personnes déplacées internes.
Par Daouda ZONGO