La rencontre entre le gouvernement et les organisations syndicales des travailleurs de la Fonction publique burkinabè, est arrivée à son terme le vendredi 23 juillet 2021, avec à la clé des engagements pris par le gouvernement face aux préoccupations soulignées par la partie syndicale.
Débuté le 19 juillet dernier, les discussions entre le gouvernement et les organisations syndicales se sont poursuivies le vendredi 23 juillet 2021, et les travaux de ce dernier jour de concertation ont porté sur la présentation de la synthèse des observations du gouvernement sur les commentaires faits par les organisations syndicales, la réaction des syndicats sur les observations du gouvernement, et les points d’engagement du gouvernement.
A l’issue des concertations, le gouvernement a pris trois engagements. Aux termes des négociations, il s’est engagé à convoquer avant la fin du mois de septembre 2021 la commission nationale sur le SMIG. Une réponse à la demande des syndicats qui avaient demandé le relèvement de ce SMIG. «La question du SMIG est cruciale et doit être rapidement traitée», faisait remarquer le président du mois des centrales syndicales, Abdoulaye Ernest Ouédraogo.
Concernant le relèvement des salaires des travailleurs dans le secteur privé, le gouvernement a confié s’être engagé à faciliter la rencontre bipartite entre le Conseil National du Patronat du Burkina (CNPB) et les organisations syndicales avant la fin de l’année 2021.
L’avenir de la SOTRACO est aussi ressorti dans les échanges entre les deux parties. En effet, le gouvernement avait donné quitus au ministre en charge des Transports de poursuivre les discussions avec certaines sociétés de transport en vue d’améliorer la situation du transport urbain dans le pays. Les syndicats avaient exprimé leurs inquiétudes de ce que cela pourrait entraîner une faillite de la SOTRACO avec des conséquences sur les travailleurs. Cela a conduit la partie gouvernementale à organiser des concertations avec l’Unité d’Action Syndicale (UAS) pour recueillir ses suggestions.
Des observations faites par le gouvernement, il est ressorti que la situation sécuritaire, sanitaire du pays et les nombreux défis humanitaires ont contraint le gouvernement à réorienter ses priorités, ce qui ne lui a pas permis de satisfaire les préoccupations des travailleurs. Par ailleurs, le gouvernement, par la voix du ministre en charge de l’Education nationale, Pr Stanislas Ouaro, a indiqué qu’il va «continuer à fournir des efforts pour apporter des solutions aux préoccupations des organisations syndicales dans la limite des ressources disponibles».
Il a également noté que les défis et les contraintes qui s’imposent, commandent que le gouvernement maintienne une discussion permanente avec les différents acteurs concernés pour trouver des solutions aux problèmes de la Nation.
Quant aux syndicats, ils ont indiqué être restés sur leur soif. A la question de la masse salariale que le gouvernement a estimée à 67,51% des recettes fiscales en 2021, les syndicats ont souligné la nécessité d’établir la part des membres du gouvernement, des institutions et celle des travailleurs. Ils ont, en outre, évoqué l’existence d’institutions qu’ils jugent «budgétivores» et «une mauvaise gestion des ressources publiques» par le gouvernement. Les syndicats ont aussi noté des violations des droits des travailleurs.
Néanmoins, ils ont dit prendre acte des engagements pris par le gouvernement. «Nous comprenons la position du gouvernement et nous travailleurs, nous devons tenir compte de la situation que traverse le pays pour avancer», a déclaré le président du mois des centrales syndicales, Abdoulaye Ernest Ouédraogo, à la sortie des échanges qui espère que les discussions puissent se poursuivre avec le gouvernement pour un climat social apaisé. Les syndicats ont soumis au gouvernement d’autres préoccupations telles l’exécution des décisions de justice, la représentation des syndicats au Conseil d’administration de la CNSS, les atteintes aux libertés syndicales…
Siaka CISSE (Stagiaire)
