Les Zones d’Intérêt Militaires (ZIM) sont « essentiellement des forêts ou des réserves » infestées par les terroristes qui endeuillent les militaires, les paramilitaires et les populations civiles, a signifié le vendredi 24 juin 2022, à Ouagadougou, le commandant du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, lors d’un point de presse sur la situation sécuritaire ces trois dernières semaines au Burkina.
«Les Zones d’Intérêt Militaires (ZIM) s’appuient sur des zones forestières essentiellement qui font l’objet de textes antérieurs où l’activité humaine y est interdite. Pour ceux qui l’ont constaté à l’Est ainsi qu’au Sahel, ce sont des zones a priori où toute activité humaine est interdite. Mais avec la pratique nous constatons qu’il y a des populations qui ont envahi ces zones-là », a expliqué le commandant du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.
Il a dit sans ambages que les ZIM « sont des refuges des groupes armés terroristes ». « Voilà pourquoi cette mesure est prise pour nous permettre de distinguer de façon claire les personnes amies des ennemis qui sont dans ces forêts », a-t-il justifié, soulignant qu’a priori, comme ce ne sont pas des zones d’habitation, l’opération ne devait pas poser grand problème.
«On ne devrait pas s’attendre à recevoir des flux importants de personnels. Mais, même si cela devait arriver, le dispositif humanitaire est en place pour recevoir ces personnes-là pour les aider sur les volets abris, alimentation et santé », a commenté le lieutenant-colonel Bamouni qui aussi rassuré que « le dispositif sécuritaire est en place et renforcé pour permettre de lever le doute sur toutes les infiltrations qui pourraient se passer».
Pour la mise en œuvre de cette opération, « les délais seront précisés lorsque l’ordonnance en la matière sera promulguée », a fait noter le commandant du COTN.
Le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni est aussi revenu plus en détails sur la création de la Brigade de veille pour la défense de la patrie (BVDP) pris lors de la rencontre du Conseil supérieur de la défense nationale (CSDN) tenue le 20 juin 2022 sous la direction du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
La création de la BVDP est « une importante réorganisation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) », a dit le lieutenant-colonel Bamouni qui a poursuivi que « bien que le concept des VDP ait fait la preuve de son efficacité sur le terrain, force est de reconnaître que plusieurs insuffisances ont été constatées au fil de sa mise en œuvre ».
Alors, a-t-il ajouté, « l’idée de cette réorganisation est de combler ces insuffisances en se basant sur les leçons tirées depuis la mise en place des VDP ».
La constitution des VDP en brigade, relevant opérationnellement du COTN et sous la tutelle administrative du ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants « va donner plus de cohérence au concept VDP », a fait savoir le commandant du COTN.
Le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni a soutenu la création des BVDP permettra « un meilleur encadrement et soutien dans l’emploi de ces supplétifs dont les missions s’articulent autour de la coordination opérationnelle de la défense civile du territoire, de la contribution à la recherche des renseignements et la défense de certaines parties du territoire en cas de nécessité ».
En créant les BVDP, les autorités visent une « meilleure organisation des VDP afin de les intégrer pleinement dans le dispositif militaire et sécuritaire déployé pour lutter contre le terrorisme », a-t-il insisté.
Le commandant du COTN qui est la structure qui supervise toutes les actions entrant dans le cadre des attaques armées au Burkina Faso a martelé que « ce qui va concrètement changer, c’est une hausse des effectifs des VDP pour constituer une réserve opérationnelle pour les Forces de défense et de sécurité (FDS), un renforcement du processus de sélection pour permettre une meilleure représentativité de toutes les sensibilités de la commune, un meilleur encadrement et une meilleure coordination avec les unités opérationnelles, un meilleur maillage du territoire et enfin, une amélioration des conditions de travail de ces VDP ».
Par Bernard BOUGOUM