Dans cette tribune parvenue à Wakat Séra, ce jeudi 12 octobre 2023, Sylvain Ouédraogo, porte-parole du Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD), adresse une lettre ouverte à Me Hermann Yaméogo sur son appel lancé aux leaders politiques, associatifs, coutumiers, religieux et autres, pour un mea culpa individuel et collectif sur la situation sécuritaire. « On ne peut critiquer l’autre en s’asseyant royalement sur ses propres fautes », estime le MCD.
Tribune du Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD)
Me Hermann YAMEOGO,
Nous usons de notre droit de citoyen attaché à la liberté d’expression pour vous adresser cette lettre ouverte relative à votre appel permanent aux leaders de couches sociales spécifiques et populaires sur la nécessité d’un mea culpa individuel et collectif sur la situation actuelle du Burkina Faso.
Notre analyse de votre vision pleine d’humilité nous laisse entrevoir deux faits majeurs.
Le première est cette nécessité pour les leaders politiques, associatifs, coutumiers et religieux de reconnaître et d’assumer leurs parts de responsabilités dans cette crise profonde que connaît notre pays.
Oui il ne faut pas jouer à masquer ce que le peuple connaît déjà et il n’y a aucun irrespect à demander aux coutumiers et religieux de se livrer à cette introspection réparatrice. Ils n’en gagneraient qu’en surplus de crédibilité et de considération.
Bien évidemment, l’armée dans toute sa composante doit aussi reconnaître sa part de responsabilité dans cette faillite commune. Mais encore une fois, on ne peut critiquer l’autre en s’asseyant royalement sur ses propres fautes.
Le second est le compromis historique que doit engendrer ce mea culpa individuel et collectif pour raffermir la cohésion sociale afin d’aboutir à l’unité nationale nécessaire pour la reconquête du territoire national.
Me Hermann YAMEOGO,
Notre organisation reste très attachée à toute initiative ouverte et non sectaire susceptible de rassembler les Burkinabè, de favoriser le vivre ensemble et la réconciliation nationale. La crise multidimensionnelle que vit le Burkina Faso depuis plusieurs années est un frein au développement du pays. Nul doute que le retour progressif de la paix pourra permettre au Burkina Faso de sortir de l’ornière.
Me Hermann YAMEOGO, voilà pourquoi votre vision mérite d’être encouragée et soutenue sans calculs et faux semblants.
Nous profitons du canal de cette lettre ouverte pour mener tout aussi un plaidoyer auprès de l’autorité sur la nécessaire de rassembler les forces vives du pays sans exclusion autour d’un compromis acceptable par tous. Bien évidemment qu’un mea culpa individuel et collectif devrait constituer le socle de ce nouvel cadre de rassemblement des forces vives afin de sauver le Burkina Faso.
Me Hermann YAMEOGO, nous espérons que notre lettre l’ouverte contribuera à ajouter de la terre à la terre dans cette quête commune pour le retour de la paix au Burkina Faso.
Pour le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain OUEDRAOGO (Porte-Parole)