L’Impôt unique sur les Traitements et Salaires (IUTS), dont la suppression est exigée par des syndicats, notamment, la Confédération générale des Travailleurs (CGT-B), sera «appliqué à compter du 1er janvier 2020», a indiqué le ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), Lassané Kaboré, ce jeudi 9 janvier 2020 à Ouagadougou, face à la presse.
«La loi a été adoptée pour être entrée en vigueur le 1er janvier. Donc logiquement à compter du 1er janvier on va appliquer l’IUTS», a répondu le ministre Lassané Kaboré qui a laissé entendre que le gouvernement, «aujourd’hui, ne peut pas se permettre de supprimer l’IUTS».
Sur la question de la mise à plat des salaires et autres avantages des agents de l’administration qui grèveraient le budget national au point d’impacter négativement les investissements, M. Kaboré a dit que «le travail continue sur la refonte du système de rémunération pour créer plus d’équité et de justice sociale».
Quant aux différentes informations relayées récemment sur des réseaux sociaux, faisant état d’une augmentation considérable des dépenses de certaines institutions de la République, surtout la présidence du Faso, le ministre a fait remarquer que cela est dû d’abord au fait qu’il y a «eu une dotation sur les financements extérieurs pour le Conseil national de lutte contre le sida et les IST». «Vous avez d’autres structures de la présidence comme l’Agence nationale des Renseignements, qui, en ce contexte particulier de lutte contre le terrorisme, commande, vu la spécificité de sa mission, que son budget soit augmenté pour répondre aux exigences du moment», a-t-il poursuivi.
Pour ajouter à cette question liée à la réduction du train de vie de l’Etat qui revient régulièrement dans la préoccupation des populations, en particulier les syndicats, la ministre déléguée chargée du budget, Edith Clémence Yaka, a déclaré que le gouvernement agit sur «les dépenses de fonctionnement» en vue de répondre aux attentes exprimées.
Revenant sur l’explosion d’un engin dans une école Franco-arabe qui a eu lieu mercredi 8 janvier, dans l’extrême Nord de Ouagadougou qui a fait quatre élèves blessés dont deux grièvement, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Dandjinou, a affirmé que «la version qui (…) a été donnée, c’est que les enfants sont entrés avec les éléments dans la salle». Mais le ministre a invité les organes de presse à ne pas faire dans le sensationnel en voulant informer sur des situations aussi délicates que cette actualité car au lieu de rassurer les populations, on leur sème le plus souvent la panique et la psychose. Il a conclu sur la question que les enquêtes poursuivent leurs cours pour en dire davantage sur ce qui s’est passé.
Pour la rencontre des chefs d’Etats des pays du G5 Sahel prévu à Pau, en France, lundi prochain, avec le président Emmanuel Macron sur leur position sur le départ ou non des bases militaires françaises dans la sous-région, Remis Dandjinou a avancé que «personne n’y va en rang dispersé» parce que «le Burkina à lui seul ne peut combattre le terrorisme». Il a reconnu comme tous les chefs d’Etat, que ces pays ont besoin d’assurer leur sécurité mais ne pourront pas le faire sans une collaboration internationale».
Par Bernard BOUGOUM