Le ministre burkinabè en charge de l’Agriculture, Ismaël Sombié, a indiqué, mardi 5 septembre 2023, que «l’offensive» agropastorale et halieutique 2023-2025 pensée par le Gouvernement de Transition pour la souveraineté alimentaire, s’élève à «592 milliards de francs FCFA». Cet ambitieux projet, qui n’est pas «une vue de l’esprit», selon le ministre Sombié, devrait permettre, à terme, la création de «100 000 emplois décents» dans le secteur agropastoral pour les jeunes.
«La souveraineté commence par la capacité à s’auto-alimenter», avait affirmé, le 27 juillet dernier face à la presse à Ouagadougou, le ministre en charge de l’Agriculture, Ismaël Sombié, qui exprimait déjà la détermination et l’engagement de son département pour l’atteinte de cet objectif. Le mardi 5 septembre 2023, le ministre Sombié était encore face aux femmes et hommes de médias pour présenter le plan opérationnel pour la souveraineté alimentaire et la création d’emplois décents dans le secteur agropastoral baptisé «Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025».
C’est un projet de grande envergure, à en croire le ministre, qui s’étend sur une période de plus de deux ans. Dans les détails, le chef du Département de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques a noté que le plan sera centré sur huit filières de produits agropastoraux et halieutiques que sont, le riz, le maïs, la pomme de terre, le blé, le poisson, le bétail, la volaille et la mangue.
«L’Offensive» agropastorale et halieutique vise, à terme, la création de «100 000 emplois décents» dans le secteur agropastoral au profit des jeunes, y compris les personnes déplacées internes (PDI) et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), a confié M. Sombié avant d’ajouter qu’il est attendu à l’issue de la mise en œuvre de ce projet, la production «de 1 000 000 de tonnes de riz, 2 000 000 de tonnes de maïs, 60 000 tonnes de pomme de terre, 100 000 tonnes de poisson». Ce qui devrait contribuer, selon lui, à réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des importations des produits de grandes consommations, mais aussi de valoriser le potentiel de production nationale.
Pour la mise en œuvre de ce projet d’envergure, il est prévu, selon le ministre, «l’aménagement de 10 000 hectares (ha) de périmètres irrigués et 30 000 ha de bas-fonds, la création de deux zones pastorales modernes de référence en Afrique de l’Ouest d’une superficie de 26 000 ha, la réalisation de l’opération 20 000 éleveurs de petits ruminants avec l’installation de cinq éleveurs de volaille dans chaque village et l’appui au relèvement de 200 aviculteurs modernes affectés par la grippe aviaire».
Le Commandant Ismaël Sombié a informé que le plan va coûter «592 milliards de francs FCFA» à l’Etat burkinabè. Il sera financé à hauteur de «46% pour les ressources publiques» et «54% pour les ressources privées», a fait savoir le ministre. «Ce n’est ni une utopie, ni une vue de l’esprit, si nous prenons en compte l’ensemble des potentialités dont regorge notre pays. (…) Donc, la lutte pour la souveraineté alimentaire n’est ni un slogan, ni une vue de l’esprit. Nous pouvons y arriver et nous allons y arriver. C’est le sens de notre engagement et c’est le sens de l’engagement de l’ensemble des acteurs du monde rural», a déclaré, rassurant, le ministre devant la presse.
Par Siaka CISSE