L’opposition politique burkinabè a demandé ce mardi 7 mai 2019, face à la presse, au gouvernement de « reloger rapidement les déplacés du Nord et du Sahel », notamment ceux de Yirgou où, le 1er janvier 2019, des tueries ont ciblé la communauté peulh et causé la mort de plus de « 210 personnes », selon un Collectif.
« Nous demandons à nouveau au gouvernement de reloger rapidement les populations du Sahel et du Nord qui sont massivement déplacées, avant l’arrivée de la saison des pluies. Les réfugiés ont abandonné champs et bétail en fuyant les terroristes. Il y aura famine à partir du mois de juillet si rien n’est fait », a indiqué Achille Rawa Ouédraogo, l’un des porte-paroles du jour de l’opposition.
Sur le drame de Yirgou, « il y a de cela 127 jours, 210 de nos concitoyens ont été lâchement massacrés (et) jusqu’à présent, pas d’arrestation, pas de coupables. Cette situation d’enlisement se comprend difficilement », a continué M. Ouédraogo, citant le procureur du Faso qui aurait signifié dans une interview que l’arrestation des présumés coupables « posait problème parce que les intéressés étaient armés ».
L’opposition se dit « consternée du fait que des individus puissent narguer l’institution judiciaire en s’appuyant sur leurs armes ». Elle « exige que les Forces de défense et de sécurité (FDS) prêtent main forte au procureur pour qu’il puisse interpeller les coupables de la tuerie de Yirgou ».
Les conférenciers du Chef de file de l’opposition (CFOP-BF) se sont aussi prononcés sur les véhicules poids lourds qui endeuillent de plus en plus les populations dans les centres urbains aux heures de pointe. Pour l’opposition politique les « autorités municipales font preuve de laxisme dans la gestion de cette affaire ».
Selon le constat des partis de l’opposition les autorités municipales ne travaillent pas de façon rigoureuse à faire respecter les textes qui régissent les heures de circulation de ces gros engins. « Entre 5 heures et 20 heures, il ne devait pas y avoir de camions » dans les rues des villes du pays.
En rappel, deux élèves de Ouagadougou, tous de 17 ans, ont été victimes d’accidents mortels ces trois dernières semaines.
Par Bernard BOUGOUM