Accueil Politique Burkina: l’opposition note une «une dégradation continue de la situation sécuritaire»

Burkina: l’opposition note une «une dégradation continue de la situation sécuritaire»

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Le CFOP représenté par Aristide Ouédraogo, président du Front patriotique pour le Renouveau (FPR) (à gauche) et Adama Séré, président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF)

L’opposition politique burkinabè, après un mois de pause pour des raisons de congés, a repris ce mardi 17 septembre 2019, ses points de presse hebdomadaires. Le regroupement de la trentaine de partis politiques opposés au régime du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), dit noter avec « désolation, la dégradation continue de la situation sécuritaire » au Burkina, rappelant les 24 militaires ayant péri à Koutougou le 19 août dernier dans une attaque terroriste d’envergure.

Pour le menu aux échanges de ce jour, l’opposition, représentée par Aristide Ouédraogo, président du Front patriotique pour le Renouveau (FPR) et Adama Séré, président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF), s’est penchée sur l’évolution de la situation sécuritaire, la crise dans le secteur de la santé, la santé du général Djibrill Bassolé et la marche-meeting de l’Union d’action populaire (UAP). Sur ce dernier point qui a été le plus évoqué sous divers angles par les journalistes, l’opposition est formelle.

Elle « n’a pas  été officiellement ou officieusement associée » à la manifestation des syndicats et Organisations de la société civile (OSC) qui a été réprimée par la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité d’élite de la Police nationale, a déclaré Aristide Ouédraogo.

Mais, pour les partis affiliés au cadre de concertation du Chef de file de l’opposition (CFOP) dont le président est Zéphirin Diabré, au regard des revendications qu’ils jugent « légitimes, les autorités n’avaient pas de raison d’empêcher la marche-meeting » puisque les manifestants « ont usé de leurs droits civiques garantis par la Constitution et les lois ». C’est pourquoi, après avoir d’ailleurs relevé que les manifestants se sont exprimés de manière « pacifique, dans l’ordre et la discipline », Adama Séré a déploré les blessés enregistrés « suite à l’usage excessif de la force publique ».

Sur les attaques armées qui frappent régulièrement le pays, l’opposition dit vouloir plus d’éclaircissement sur la situation à Djibo où les policiers auraient déserté la ville parce qu’ils n’auraient pas le matériel adéquat pour faire face à la puissance de feu des assaillants. Même si certaines informations tendent à dire que des militaires sont arrivés massivement ces derniers jours à Djibo, localité caractérisée de rouge, vu l’ampleur des dégâts humains et matériels enregistrés, l’opposition à ce sujet sur des précisions des autorités pour rassurer les populations.

Dans ce chapitre sécuritaire, l’élan de solidarité à l’endroit des déplacés a été salué par les conférenciers qui ont demandé la construction de camps de déplacés dans les sites où il n’y en a pas. Dans le même registre sécuritaire, l’opposition burkinabè a aussi salué l’initiative de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est dotée d’un plan d’action 2020-2024 d’un milliard de dollars US, en vue d’apporter une réponse endogène à la crise.

Quant au bras fer entre le gouvernement et le Syndicat des Travailleurs de la Santé humaine et animale (SYNTSHA), au regard de la « catastrophe humanitaire en cours », l’opposition demande à ces deux acteurs concernés de « privilégier le dialogue, pour trouver au plus vite » une issue à cette crise. Pour cela, elle a estimé qu’« il est nécessaire que le gouvernement respecte enfin ses engagements, et que les travailleurs de la santé suspendent ou, tout au moins, allègent leur mot d’ordre de grève ».

Evoquant le cas de la dégradation de santé du général Djibrill Bassolé, condamné à dix ans de prison ferme dans l’affaire du Coup d’Etat manqué de mi-septembre 2015, M. Séré a, au nom de l’opposition politique demandé aux autorités burkinabè de permettre à l’ex-ministre des Affaires étrangères, d’aller se soigner à l’extérieur. « Nous respectons la décision de justice, mais nous respectons tout aussi le droit à la vie et le droit à la santé qui sont des impératifs humanitaires. Dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à monsieur Bassolé parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé », a indiqué Adama Séré.

Par Bernard BOUGOUM