Le Comité exécutif de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) et les Comités exécutifs des sections nationales ainsi que les bureaux des comités d’initiative se sont rencontrés, le dimanche 10 avril 2022 à Ouagadougou, et ont fait le tour des problèmes qui minent le monde universitaire au Burkina Faso. Tout en dénonçant des réformes comme celles liées au FONER, les participants à la rencontre ont exigé le retour des tickets physiques en vue de permettre aux étudiants de choisir entre la digitalisation et les tickets.
Le dimanche 10 avril 2022 s’est tenue à Ouagadougou une rencontre entre le Comité exécutif de l’UGEB et les Comités exécutifs des sections nationales ainsi que les bureaux des comités d’initiative. Etaient présents : les Comités exécutifs des sections de Ouagadougou (ANEB/Ouaga), Bobo Dioulasso (ANEB/Bobo), de Koudougou (ANEB/Koudougou), de Gaoua (ANEB/Gaoua), de Fada (ANEB/Fada), de Ouahigouya (ANEB/Ouahigouya), de Banfora (ANEB/Banfora), de Tenkodogo (ANEB/Tenkodogo), les bureaux des comités d’initiative de Manga et de Ziniaré.
Cette rencontre s’est tenue dans un contexte politique national marqué par l’approfondissement de la crise du système néocolonial avec la faillite des pouvoirs néocoloniaux, l’avènement du coup d’Etat du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) et par une grave crise sécuritaire.
Les participants ont fait le tour des problèmes pressants qui assaillent les étudiants et des luttes qui se mènent actuellement dans les différentes sections. Ils ont relevé que toutes les universités publiques et les centres universitaires sont confrontés aux mêmes difficultés à savoir les retards académiques avec des années universitaires sans tête ni queue ; l’insuffisance des infrastructures d’accueil ; l’imposition d’un nouveau régime d’études ultra sélectif ; la technique dite du décrochage consistant à faire cohabiter deux promotions en première année, par exemple, aggravant ainsi le problème lié à l’insuffisance d’infrastructures ; le contingentement des repas dans les restaurants universitaires ; le paiement tardif des allocations sociales ; la digitalisation de l’accès aux restaurants universitaires avec son lot de problèmes ; les tentatives de durcissement des conditions d’octroi de l’aide/FONER dont l’objectif est d’exclure la majorité des étudiants de son bénéfice ; les violations des franchises universitaires comme ce fut le cas à l’Université Nazi BONI en décembre 2021…etc.
Loin de baisser les bras, les sections s’organisent et essaient de prendre en charge au mieux ces innombrables difficultés auxquelles les étudiants font face. En témoignent les luttes en cours dans les sections de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Koudougou, Dédougou, Ouahigouya, Fada…
Le comité exécutif de l’UGEB a saisi l’occasion pour féliciter l’ensemble de ses sections et comités d’initiative pour les luttes engagées et les acquis déjà engrangés notamment la prise en compte des plus de 5 000 dossiers de demande d’aide précédemment rejetés par le FONER.
Les participants à la rencontre ont exprimé leurs préoccupations quant à la volonté des autorités ministérielles de durcir les conditions d’octroi de l’aide/FONER à travers notamment une révision à la baisse de l’âge d’octroi ; une révision à la hausse de la moyenne de renouvellement ; l’introduction d’une condition relative aux revenus des parents pour son octroi; l’exclusion des étudiants inscrits dans les universités et instituts d’enseignement supérieurs privés y compris ceux qui y sont orientés par l’Etat lui-même du bénéfice de l’aide ; la révision à la hausse du taux de remboursement du prêt qui passera de 3% à 7%… Ces mesures comme on peut s’en apercevoir aisément visent à exclure le maximum d’étudiants du bénéfice de l’aide. C’est pourquoi, les participants ont rejeté en bloc ces réformes et ont exigé leur retrait pur et simple. Les participants ont, par ailleurs, condamné la volonté de l’Administration du FONER de conditionner le lancement de la première session de l’aide/FONER de l’année académique 2021-2022 par l’adoption de ces réformes alors que les nouveaux bacheliers ont, pour certains, commencé les cours depuis novembre 2021 et sont toujours sans ressources.
Au regard des difficultés engendrées par la digitalisation de l’accès aux restaurants universitaires, les participants ont exigé le retour des tickets physiques en vue de permettre aux étudiants de choisir entre la digitalisation et les tickets.
Le comité exécutif a salué l’unité d’actions entre les organisations à caractère syndical d’étudiants en cours dans les Universités Joseph KI ZERBO, Thomas SANKARA et Norbert ZONGO contre les réformes en cours au FONER et la digitalisation de l’accès aux restaurants universitaires. Il a exhorté les coalitions des associations à caractère syndical des étudiants de l’université Nazi BONI à inscrire ces deux questions au centre de leurs préoccupations. Il a encouragé les autres sections et les comités d’initiative à aller dans le sens de la création de coalitions en vue de prendre en charge les préoccupations des étudiants et ce, conformément aux conclusions de notre XXXE Congrès.
C’est dans un enthousiasme militant et un engagement renouvelé que les participants ont pris l’engagement de mieux s’organiser pour mieux prendre en charge les préoccupations des étudiants.
Fait à Ouagadougou, le 10 avril 2022