Le principal syndicat de la Police burkinabè, l’UNAPOL, a annoncé le jeudi 30 janvier 2020, dans une déclaration, un «arrêt illimité de travail» à compter du mardi prochain pour demander le limogeage de leur ministre et certains de ses collaborateurs qui seraient «insensibles aux problèmes» des policiers et de la «sécurité des populations de façon générale».
L’Union Police nationale (UNAPOL) revient à la charge sur ces revendications qui resteraient toujours en suspend. «Malgré les multiples interpellations et appels à résoudre les problèmes récurrents de la Police, l’UNAPOL ainsi que l’ensemble des policiers constatent que le ministère de la Sécurité s’illustre par un refus manifeste de prêter une oreille attentive aux préoccupations des policiers», lit-on dans la note qui ajoute que «pire le ministère organise des activités budgétivores inutiles qui n’ont jamais rien apporté à la sécurité des populations comme le CASEM (Conseil d’Administration du Secteur ministériel)».
«Vaillantes populations burkinabè, à ce jour 30 janvier 2020, la Police nationale se retrouve avec cinq Directions Régionales sans directeurs régionaux régulièrement nommés, onze directions provinciales sans directeurs provinciaux régulièrement nommés, de nombreuses divisions et services vacants», communique le texte. «Quel paradoxe dans un contexte sécuritaire nécessitant une bonne organisation opérationnelle. A cela s’ajoute environ 1 200 officiers de police se trouvant dans une situation administrative et juridique irrégulière», continue le document qui mentionne que «pendant ce temps, le MSECU (ministère de la Sécurité) se donne le loisir d’organiser un CASEM avec des thèmes ronflants emprunts de populisme sécuritaire».
L’UNAPOL considérant que la sécurité nécessite d’abord une «bonne organisation et des ressources humaines motivées et engagées a décidé de ne pas participer à un tel CASEM, clarifie la déclaration signée par le secrétaire général du syndicat. L’UNAPOL et l’ensemble des policiers constatent qu’au niveau de leur ministère, le ministre (Ousséni Compaoré) et ses collaborateurs sont insensibles aux problèmes des policiers et ont des préoccupations hors du ministère de la Sécurité et de la sécurité des populations de façon générale».
Forts de ces constats, l’UNAPOL invite l’ensemble des agents de police dans le pays «à se mobiliser à compter du mardi 4 février 2020, pour observer un arrêt de travail dans tous les services de police jusqu’à la résolution définitive du problème de carrière des 1 200 officiers policiers, au départ du ministre de la Sécurité et ses collaborateurs notamment le Directeur des ressources humaines, le Directeurs des marchés publics, le Directeur administratif et financer, le Directeur de cabinet et le Secrétaire général».
Le syndicat de la police «considère qu’il est difficile d’obtenir une sécurisation optimale de la population avec des premiers responsables du ministère de la Sécurité préoccupés par autres choses que les problèmes réels de cette sécurité. L’UNAPOL s’excuse auprès des populations pour les nombreux désagréments qui s’en suivront».
«Pour le Policier, l’UNAPOL ne lâche rien !», a terminé le texte qui a repris le slogan du principal syndicat de la Police nationale au Burkina.
Par Bernard BOUGOUM