Dans une déclaration, l’Union d’action populaire (UAP), un regroupement de syndicats et d’Organisations de la société civile, organisatrice des manifestations du 16 septembre 2019, dénonce la répression de la manifestation pacifique de Ouagadougou.
Le 16 septembre 2019, à l’appel d’organisations syndicales et de la société civile, a eu lieu sur toute l’étendue du territoire national une journée de mobilisation et d’interpellation des autorités sur le droit des populations à la sécurité, la prise de mesures urgentes contre la détresse des masses populaires, la prise en compte des préoccupations des travailleurs, l’arrêt des assassinats ciblés et de masse, les questions des crimes économiques et de sang impunis, le départ des bases et forces militaires étrangères notamment françaises du Burkina Faso, l’amélioration des conditions de vie et de travail des éléments des forces de défense et de sécurité, etc.
Des meetings et marche-meetings ont été organisés à cet effet dans tous les chefs-lieux des treize régions du Burkina, et plus précisément dans plus de 250 communes rurales et urbaines. Ces manifestations prévues se sont déroulées sans heurts. Les manifestants ont arpenté les rues desdites villes ou occupé des espaces publics dans le calme et la discipline.
A Ouagadougou, les manifestants se sont réunis à la Bourse du Travail dans le calme. Malheureusement, dès les premiers instants de la marche, sur réquisition des autorités, la compagnie républicaine de sécurité (CRS) a procédé à une répression barbare et sans ménagement de la manifestation occasionnant au moins dix-neuf (19) blessés. Cette répression fait suite à la correspondance n° 2019-2946/CO/M/SG/DGSA/SAA en date du 11 septembre 2019 du Maire de la commune de Ouagadougou indiquant aux organisateurs de la marche qu’au regard du contexte sécuritaire national, les autorités n’étaient pas en mesure de mobiliser les forces de sécurité pour assurer la sécurité des manifestants.
Un tel argument peut-il sérieusement justifier la répression d’une manifestation pacifique ? Assurément non ! Pour preuve, ces mêmes autorités qui se disent incapables de mobiliser les forces de sécurité pour assurer la sécurité des manifestants ont été capables de mobiliser les CRS de la police nationale pour réprimer une manifestation pourtant pacifique, témoignant ainsi de leur mauvaise foi et de leur culture anti-démocratique. Nous notons que cette répression a bien lieu le 16 septembre, date emblématique marquant le début de la résistance populaire et héroïque de notre peuple contre la tentative de putsch de septembre 2015.
Face à cette situation, les organisations initiatrices de la journée nationale de mobilisation et d’interpellation :
Félicitent l’ensemble des manifestants sur toute l’étendue du territoire national pour la mobilisation, le calme et la discipline qu’ils ont observés au cours des différentes manifestations. Plus particulièrement à Ouagadougou, elles félicitent les manifestants pour leur sens élevé de la retenue et de la discipline. En effet, malgré la répression, les manifestants ont regagné la bourse du travail dans l’ordre et la discipline ;
Dénoncent la répression de la manifestation pacifique de Ouagadougou qui témoigne, si besoin est, des velléités du pouvoir du MPP et alliés de remettre en cause les libertés démocratiques chèrement conquises par notre peuple ;
Appellent l’ensemble des populations des villes et des campagnes du Burkina à rester sereines, mobilisées et à l’écoute des mots d’ordre à venir pour la satisfaction de la plateforme citoyenne actée le 31 août 2019.
Fait à Ouagadougou le 20 septembre 2019