Dans un communiqué, l’Etat-major général des Armées du Burkina annonce un exercice militaire dans le centre-ville de Ouagadougou pour ce vendredi 14 mai 2021. On constate que les entraînements des militaires ont augmenté ces derniers jours en même temps que les attaques terroristes qui deviennent de plus en plus inquiétantes.
L’Armée invite « les populations de Ouagadougou et particulièrement celles riveraines de Gounghin » à ne pas paniquer et à vaquer paisiblement à leurs occupations entre 09 heures et 15 heures puisque cet entraînement « pourrait occasionner des détonations et des coups de feu » précisément dans les environs de l’Institut Supérieur d’Etudes de protection Civile (ISEPC).
Le jeudi 6 mai dans la ville de Ouagadougou, des personnels avaient eu droit à la même nature d’exercice militaire dans le même quartier Gounghin. Cet exercice avait duré de 9h à 17 heures également dans les environs de ISEPC.
Depuis la résurgence des attaques armées il y a au moins un mois, l’armée multiplie les entraînements pour mieux aguerrir ses hommes qui font face aux terroristes qui multiplient leurs opérations ces dernières semaines. Au moins quatre régions (Nord, Centre-nord, Sahel et l’Est), situées dans la partie Ouest, Nord et Est du pays, sont régulièrement attaquées par les groupes armés.
Ces assaillants arrivent souvent même à installer leurs bases avant que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), appuyés par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ne viennent les déloger par des opérations militaires bien spéciales. Ce qui montre le niveau de regain des attaques armées ces derniers jours au Burkina, précisément dans ces quatre zones citées.
La dernière opération d’envergure de l’Armée, lancée du 5 au dans les régions du Nord et du Sahel, dénommée « Houne », ce qui signifie dignité en Fulfuldé, a permis selon un bilan provisoire, de neutraliser une vingtaine de terroristes et quatre de leurs bases avaient été détruites, ainsi que du matériel de guerre récupéré, selon des médias qui ont cité des sources sécuritaires. Les mêmes sources ont indiqué que l’opération suit toujours son cours.
Malgré les efforts des FDS et des VDP, qui, selon nos informations, sont les plus ciblés ces derniers mois par les assaillants, des médias locaux informent que dans la province du Séno, précisément dans la commune de Falagountou, au Nord du Burkina, près d’une trentaine de bandits armés, venus à moto, soit trois individus par moto, pour abattre à bout portant un ancien président du Conseil villageois de développement communément appelé CVD, et son frère, dans le village de Wiboria. Ces groupes armés qui ont dicté paisiblement leur loi dans ce village durant leur passage, se seraient même aussi rendus au domicile du Conseiller municipal qui a pu s’échapper.
Il faut préciser que Wiboria est un village situé non loin de la zone frontalière entre le Burkina et le Niger. Cette zone dite des trois frontières, puisque reliant aussi la frontière malienne, est la partie fragile de la lutte anti-terroriste puisque c’est dans cet espace que la plupart des attaques armées d’envergure des terroristes, concernant surtout le Burkina et le Niger, se réalisent.
Par Bernard BOUGOUM
