Le Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP), Eddie Komboïgo, a laissé entendre face à la presse le mardi 14 septembre 2021 à Ouagadougou que «si le peuple n’est pas content» de la gestion de la situation sécuritaire marquée ces derniers mois par une recrudescence des attaques terroristes, «le peuple s’exprimera» au moment venu, à la rentrée politique du cadre de concertation de l’opposition.
Selon le décompte du leader de l’opposition burkinabè, Eddie Komboïgo, du 11 juillet au 12 septembre 2021, c’est environ 150 personnes (militaires, paramilitaires, supplétifs de l’Armée et des civils) qui ont été tués dans des attaques terroristes au Burkina Faso. A ce décompte «non exhaustif», l’opposition ajoute les blessés qui se comptent aussi par centaines.
«Le nombre de morts que nous avons évoqué n’est pas un chiffre fictif ou abstrait, mais bien la réalité toujours en cours au Burkina Faso», a martelé le CFOP qui se demande : «Que se passe-t-il au Burkina Faso ?» car «il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait une catastrophe qui nous tombe sur la tête».
Malgré les changements intervenus dans le gouvernement et la décision du chef de l’Etat de s’octroyer lui-même le département de la Défense, les Burkinabè qui étaient en droit d’espérer légitimement une accalmie dans les attaques, continuent de vivre des moments de deuils nationaux en mémoire des nombreuses victimes du terrorisme, déplore le regroupement opposé au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.
En plus «des cadavres qui continuent de s’empiler, une autre catastrophe semble se dessiner à l’horizon, le spectre de la famine », a poursuivi le leader de l’opposition burkinabè qui est par ailleurs le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti fondé par l’ancien président Blaise Compaoré.
«Le blocus imposé par les terroristes aux populations de Mansila dans le Sahel ou à Tankoalou dans la région de l’Est nous amène à craindre le pire. Et que dire de la région de la boucle du Mouhoun, le grenier du Burkina Faso, où des terroristes empêchent les paysans de cultiver leurs champs ?», a expliqué Eddie Komboïgo qui exige du gouvernement la prise de mesures «fortes» pour la sécurité des Burkinabè «partout où ils vivent et souhaitent travailler».
« Nombreux sont les Burkinabè qui en ont marre de la situation qui s’aggrave davantage. Cela fait six ans depuis que nous dénonçons. Si le peuple n’est pas content, le peuple s’exprimera», a-t-il lancé avant de dire que l’opposition politique rappelle au gouvernement que l’année 2021 ne saurait s’achever «sans une amélioration tangible de la situation sécuritaire et sans une feuille de route claire pour favoriser le retour des déplacés internes sur leur terre».
Le 12 septembre dernier, soit dimanche, à la suite de l’attaque du convoi de la Gendarmerie entre Sakoani et Matiacoali, précisément sur l’axe Kantchari-Fada, capitale de la région de l’Est du Burkina, ce sont six gendarmes qui ont été tués et sept personnes blessées, selon le bilan de la Gendarmerie nationale.
Par Bernard BOUGOUM