Le Cercle d’Etude, de Recherche et de Formation islamique (CERFI), a remis ce vendredi 10 janvier 2020 à Ouagadougou, des attestations à une vingtaine d’Imams et de Maîtres d’écoles coraniques pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), au terme de 20 jours de formation.
Sur initiative de la CEDEAO, ces participants ont reçu les formations à travers trois modules, selon les organisateurs pour qui, la culture de la paix est un processus qui consiste à établir la confiance et la coopération entre les peuples. Outre les participants qui ont reçu des attestations de reconnaissance, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo qui a déclaré close, cette session de formation, a également été honoré à titre symbolique pour son accompagnement, son écoute, à l’égard, notamment du CERFI qui existe il y a une trentaine d’années.
Le ministre Siméon Sawadogo, a dit «toute (la) reconnaissance (du Burkina) à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour l’initiative d’une telle formation à un moment où la problématique de l’extrémisme violent est plus que jamais d’actualité» dans le pays. Le Burkina connait «depuis quelques années une montée des attaques de groupes terroristes contre nos Forces de défense et de sécurité (FDS), les représentants de l’Etat, les responsables des collectivités décentralisées, et aussi depuis quelques temps et de plus en plus, contre les populations civiles depuis 2015 à nos jours», a dit M. Sawadogo.
Le contexte sécuritaire nous interpelle tous, a ajouté le ministre. «Cependant nous ne pourrons répondre à cette interpellation que si chacun de nous dispose des lentilles de la tolérance, de la solidarité, de la cohabitation inter-religieuse, de la fraternité, en un mot, de la cohésion sociale», a affirmé M. Sawadogo. Selon lui, «l’appropriation des vrais préceptes religieux, et des pratiques qui font la promotion de la culture de la paix, constitue un des moyens les plus efficaces pour donner à notre jeunesse, les outils indispensables du vivre ensemble. Chers Imams, vos messages sont écoutés par tous avec attention, nous espérons que vous allez utiliser à bon escient toutes les leçons apprises auprès d’autres Imams et maîtres coraniques», a lancé le ministre en charge de la Cohésion sociale à l’endroit des bénéficiaires de cette formation.
Les participants ont saisi l’opportunité pour recommander «la prise en compte d’autres acteurs (femmes, personnes ressources, leaders religieux, etc.) dans la suite des activités de formation pour plus de visibilité et de réussite, la démultiplication des sessions de formation à l’endroit d’autres imams et d’autres maîtres coraniques et de médersas et la mise en place d’un mécanisme de réplication impliquant les imams et les maîtres de médersas et d’écoles coraniques impliqués dans cette session-ci afin de nous permettre de former d’autres acteurs importants de notre communauté».
Ils n’ont pas manqué de souhaiter que les «les formateurs soient appuyés afin de dupliquer la formation dans les langues locales, en plus de la mise en place d’une banque d’expertises en matière de lutte et de prévention de l’extrémisme violent dans l’espace CEDEAO et au Burkina Faso et d’un réseau de formateurs en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso et dans l’espace CEDEAO».
Enfin, les Imams et maîtres d’écoles coraniques formés à la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre la radicalisation, recommandent «l’intégration prioritaire des foyers coraniques dans le système éducatif national».
Par Bernard BOUGOUM