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Burkina/Lutte antiterroriste: Une coalition de syndicats et OSC proposent des solutions

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Une vue de responsables de la Coalition

Les responsables de la Coalition des syndicats libres et indépendants, et le Conseil national des Organisations de la société civile (OSC) du Burkina Faso, ont indiqué ce lundi 4 novembre 2019 à la Bourse du Travail à Ouagadougou, face à la presse, qu’ils ont remis au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, sous plis fermé, des propositions de solutions, entrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui sévit dans le pays depuis janvier 2015.

La coalition composée de cinq centrales syndicales, 25 syndicats autonomes et plus de 100 organisations de la société civile, vu que de « 2015 à 2019, le Burkina Faso est constamment endeuillé par des attaques terroristes engendrant fermeture d’institutions régaliennes de l’Etat dans les zones affectées et des mouvements de déplacés », ont jugé « indispensable de se pencher sur la situation sécuritaire » qui préoccupe les Burkinabè et leurs amis.

Selon les conférenciers, s’appuyant sur les conséquences visibles des attaques armées, « tout semble prouver que la motivation des terroristes n’est autre que la déstabilisation du Burkina Faso sur les plans social, économique et politique avec en filigrane le chaos ». C’est cette situation, à en croire le présidium, qui a recommandé la tenue de leur forum le 19 octobre 2019 à Ouagadougou autour du thème : «  Contribution des organisations des travailleurs et de la société civile à l’éradication du terrorisme au Burkina Faso ». Cette conférence de presse, ont-ils indiqué, vise à informer l’opinion publique nationale et internationale sur les conclusions de ce forum.

Ainsi, au titre des recommandations à l’adresse du gouvernement, les représentants de ladite coalition, « lancent un appel à la mobilisation générale contre le terrorisme, au recrutement des jeunes dans les zones affectées par le terrorisme, à mettre en place un dispositif de réinsertion des conscrits par des formations professionnelles devant contribuer à l’accroissement de la production dans leurs zones, à une souscription volontaire pour le soutien des déplacés et l’acquisition des équipements nécessaires pour les Forces de défense et de sécurité (FDS) », entre autres. Au titre des résolutions prises par les travailleurs, toujours selon les conférenciers, il faut « œuvrer pour un apaisement du climat social, sensibiliser et appeler les Burkinabè pour une contribution massive et volontaire à l’effort de guerre et sensibiliser les populations à plus d’engagements dans la lutte pour la défense du pays ».

Le porte-parole de la Coalition, Guy Olivier Ouédraogo

«Ce n’est que le bout de l’iceberg que nous vous avons présenté. Sinon il y a une correspondance confidentielle qui a été transmise au chef de l’Etat, chef suprême des Forces armées. Dans cette lettre nous avons touché à pas mal de points sensibles parce qu’au-delà du forum nous avons aussi discuté avec beaucoup de spécialistes que ce soit la Fonction de renseignement et de l’anticipation, nous avons fait des propositions mais nous ne pouvons pas le dire ici tout de go », a déclaré le porte-parole de la Coalition, Guy Olivier Ouédraogo.

Pour lui, toutes les grandes guerres du monde ont été gagnées par des conscrits. « Quand il y a une guerre, l’armée régulière ne peut jamais avoir le nombre nécessaire pour se battre », justifiant ainsi leur appel à la conscription pour enrôler les jeunes.

Sur la question de l’aide des forces étrangères saluée par certains et rejetée par d’autres, M. Ouédraogo, a signifié que « notre pays ne dispose pas aujourd’hui de force de dissuasion conséquente », au point où il faut refuser de l’aide. C’est pourquoi, a-t-il dit avec force, le gouvernement doit mettre en œuvre leur idée sur la mobilisation des jeunes qui devront faire une formation militaire avant de monter au front. « Personne ne veut confier sa sécurité à des forces étrangères mais si vous ne voulez pas de l’aide, vous devez accepter de faire le sacrifice nécessaire. Nous avons des valeurs que nos ancêtres nous ont enseignées. Et si nous nous appuyons sur ces valeurs dont l’unité nationale, personne ne peut nous vaincre », a-t-il conclu sur le sujet.

Par Bernard BOUGOUM