Mille quatre-vingt-onze élèves policiers de la 49e promotion de l’Ecole nationale de police basée à Ouagadougou, en fin de formation, ont effectué leur sortie ce vendredi 25 septembre 2020, et renforceront les rangs des Forces de défense et de sécurité dans la lutte contre l’insécurité au Burkina, pays en proie à des attaques armées dans ces cinq dernières années.
Entrés à l’Ecole nationale de police en 2018, 1 091 élèves policiers qui ont réussi leur formation, ont au cours d’une cérémonie marqué leur sortie, ce vendredi 25 septembre 2020, en présence du Premier ministre Christophe Dabiré, le président de l’Assemblée nationale Bala Sakandé, le ministre de la Sécurité Ousséni Compaoré, le parrain de la promotion, Vincent Dabilgou par ailleurs ministre en charge des transports, le directeur général de la police Jean Bosco Kiénou et bien d’autres personnalités.
Parmi les 1 091 élèves sortant, on note 809 sous-officiers de police nationale et 282 fonctionnaires de la police municipale composés de quatre inspecteurs dont trois issus du concours professionnel et un du concours direct, de 24 contrôleurs (14 du concours professionnel et 10 du concours direct), de 81 assistants (77 issus du concours professionnel et quatre du concours direct) et de 173 agents. Ces désormais policiers municipaux viennent de 20 communes du Burkina, notamment Ouagadougou (209), Banfora (18), Bobo-Dioulasso (11) et Gaoua (5).
Les 809 sous-officiers de police nationale constituent la première promotion recrutée avec le premier diplôme universitaire, le Baccalauréat, suite à l’adoption de la loi 027 du 1er juin 2018 portant statut du cadre de la police nationale et ses décrets d’application.
Quatre élèves de la promotion ont été autorisés à redoubler pour insuffisance de résultats. Un des élèves a perdu la vie en cours de formation, selon le directeur général de l’Ecole de police, le Commissaire Divisionnaire de Police Sié Tiéfi Dabiré.
« Dans peu de temps, ce sera pour vous un nouveau départ dans la carrière policière, je voudrais attirer votre attention sur quelques aspects de la vie professionnelle dont il faudrait, à mon sens, respecter scrupuleusement pour mieux réussir votre intégration dans cette noble Institution qu’est la police nationale », a dit le directeur général Dabiré s’adressant aux élèves en fin de formation. Il les a conseillés de faire « beaucoup attention au Starter (la personne qui donne le départ d’une compétition) ». « Comme à la course, les starters de votre carrière, ce seront vos différents chefs hiérarchiques qui vont vous donner les instructions et consignes pour l’exécution des missions. N’outrepassez jamais ces instructions au risque de faire de faux départ dès l’entame de votre carrière », a-t-il poursuivi.
Selon le ministre burkinabè de la Sécurité Ousséni Compaoré, ces élèves sortants ont « beaucoup appris et sont aptes à apporter leur pierre à la construction de l’édifice sécuritaire » du Burkina Faso.
Face l’insécurité à laquelle fait face le Burkina Faso, le ministre Compaoré annonce que des « instructions seront données dans les jours à venir afin que les programmes soient plus pratiques et particulièrement orientés vers la lutte contre le terrorisme et toutes les autres formes de criminalité, la prévention dans conflits communautaires, la police judiciaire, la police de proximité, le renseignement et la protection des droits de l’homme ».
Il a par ailleurs souhaité « une riche carrière » aux élèves sortants. « Vous vous devez d’être exemplaires en toutes circonstances dans vos relations quotidiennes avec la population. N’oubliez jamais que la veuve et l’orphelin ont besoin de votre protection et vous devez rester fidèles à la devise de cette école que vous quittez : « Bien apprendre pour mieux protéger », a conseillé le ministre de la Sécurité.
« Nous sommes convaincu qu’avec l’apport de sang neuf les choses vont évoluer positivement sur le terrain », a dit le Premier ministre Christophe Dabiré, félicitant le corps enseignant de cette école « qui a fait un travail professionnel en mettant à (la) disposition des jeunes formés ». « Je suis convaincu qu’avec la qualité de la formation nous aurons des jeunes professionnels qui de plus en plus vont rassurer la population et faire en sorte que l’on puisse avoir confiance parce que ce sont des personnes assermentées qui vont se mettre à leur disposition et les aider à vivre dans la sécurité et dans la paix », a poursuivi le ministre Dabiré.
Quant au parrain, le ministre en charge des Transports Vincent Dabilgou, il les a invités à privilégier dans leurs actions, les valeurs d’éthique, de probité, de loyauté, de justice, d’équité, d’abnégation, de discipline, du sens élevé du devoir, du patriotisme, d’humilité, de témérité face aux épreuves, de respect de la dignité humaine, de cohésion sociale et de l’unité nationale.
« Sachez que dans la vie, on devient ce qu’on a décidé d’être. Et si vous décidez d’être commissaires divisionnaires, vous le serrez également », a-t-il fait savoir aux élèves sortants. Ces élèves ont eu comme nom de baptême « Cinquantenaire ».
Créée en 1970, l’Ecole nationale de police a aujourd’hui 50 ans. A l’occasion de la cérémonie de sortie de la 49e promotion, cinq personnes dont quatre ex-directeurs généraux de l’Ecole nationale de police ont été fait médaillés d’honneur de la police.
Par Daouda ZONGO