Des journalistes burkinabè du privé ont dénoncé au cours d’une conférence de presse, le 10 août 2021, à Ouagadougou leurs conditions difficiles de vie. Ces hommes et femmes de médias exigent l’application de la Convention collective dans le secteur.
Une organisation des journalistes dirigée par un comité ad’hoc des travailleurs du privé du Burkina Faso qui défend les intérêts des journalistes a évoqué les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction. Ces Hommes de presse ont interpellé par conséquent les autorités à se pencher sur la situation qui perdure depuis des années. Selon ces derniers, cela permettrait à la presse et aux journalistes d’être plus indépendants, ce qui pourrait contribuer à renforcer la démocratie du pays.
A écouter les animateurs de la conférence que sont Hamidou Traoré, journaliste au bimensuel l’Evènement et Roland Zongo de la radio Fémina FM qui tirent la sonnette d’alarme pour la deuxième fois, la quasi-totalité des structures de presse ne respectent pas les droits des employés de médias qui abattent pourtant un grand boulot. Si fait que le pays en matière de la liberté de la presse, jouit d’une bonne réputation dans l’espace sous-régional et international.
Les orateurs du jour sont convaincus que seule l’application de la Convention collective qui devrait être revue en fonction des nouvelles réalités socio-professionnelles des Hommes de médias, peut aider nombre de journalistes qui tirent le diable par la queue. Pour eux, cela permettra aux journalistes du privé de bénéficier de certains avantages vitaux à savoir un plan de carrière bien élaboré, une prise en charge sanitaire conséquente et la déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour que les journalistes aient la tête tranquille pour faire sereinement leur travail car leur lendemain aura ainsi été sécurisé.
Selon les chiffres de ces conférenciers, sur plus de 400 organes de presse privée, seulement une dizaine appliquent bon an mal an la Convention collective.
Ils dénoncent le fait que certains journalistes vivent une certaine peur qui ne leur permet pas de revendiquer les droits ou réclamer les conditions minimales pour améliorer leur vie et leur travail. «Nous sommes combien ici qui ont le courage d’aller convoquer leurs patrons lorsqu’ils violent leurs droits de travail ?», se sont-ils indignés.
Lors de cette conférence, le sujet de la création tous azimuts des organes de presse depuis l’avènement de l’Insurrection populaire de 2014 et des nouveaux moyens de la technologie de l’information et de la communication a été évoqué. Pour les membres du comité ad’hoc, il faut travailler à limiter la pagaille dans le monde des médias.
Pour cela, ils demandent que l’obtention des pièces pour la création des médias soit bien filtrée, toute chose qui participera à l’assainissement du milieu. Cela aura aussi pour avantage de permettre aux vrais organes de presse de bénéficier des marchés et des plages publicitaires qui se font de plus en plus rares.
Par Bernard BOUGOUM