Accueil A la une Burkina/MPSR: «Nous n’avons pas été mis à l’écart» (Dr Aristide Ouédraogo)

Burkina/MPSR: «Nous n’avons pas été mis à l’écart» (Dr Aristide Ouédraogo)

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Les membres du Groupe de la renaissance (GR). Chérif Coulibaly micro en main et Dr Aristide Ouédraogo en costume et cravate bleus

Le Groupe de renaissance (GR), un regroupement de structures politiques et associatives dont des membres ont participé à des manifestations ayant conduit à l’arrivée de la junte militaire au pouvoir fin janvier dernier, ont animé le jeudi 9 juin 2022 à Ouagadougou, une conférence de presse sur la situation qu’ils ont peinte en noir. « Nous n’avons pas été mis à l’écart », a répondu le Dr Aristide Ouédraogo, l’un des porte-parole de l’organisation de la société civile, sur leur divorce avec les dirigeants du moment. Le Groupe de renaissance propose au regard de son constat, une autre « dynamique » aux populations burkinabè pour son épanouissement.

Les membres du Groupe de renaissance et d’autres Organisations de la société civile disent avoir battu le pavé et bravé les interdictions des autorités communales au point d’affaiblir le régime du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) qui a été par la suite renversé par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Mais,  le GR s’est dit déçu actuellement de la conduite des affaires par la junte au pouvoir.

«Nous constatons une situation sécuritaire pire que durant la période du pouvoir que nous avons chassé et qui se caractérise par l’intensification des attaques terroristes occasionnant plusieurs morts et de nombreux blessés, le mouvement massif des Personnes déplacées internes (PDI) dans tous les sens du terme (environ 2 million de PDI), le repli des Forces de défense et de sécurité (FDS) de plusieurs détachements militaires (Foubé, Pobé, Mengao, Madjoari) laissant le champ libre aux terroristes dans ces localités, des communiqués démagogiques sur les victimes des attaques terroristes et le manque de moyens adéquats pour nos FDS qui sont livrés aux terroristes », entre autres, a déclaré Chérif Coulibaly, porte-parole du GR qui « ne veut pas regarder (son) pays aller à vau l’eau ».

Selon M. Coulibaly, le MPSR est en train d’aller droit dans le le mur parce qu’il ne fait pas autrement que les régimes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et le MPP qui ont travaillé « à exclure » des franges de la société, à « siphonner économiquement le pays» et à faire « une prime à la mal-gouvernance ». De mauvaises politiques qui ont conduit ces deux régimes à finir dans le décor. « Le MPSR s’est isolé », a-t-il soutenu.

Pour Aristide Ouédraogo, un autre conférencier, leur sortie de ce jour ne veut nullement dire qu’ils sont contre le MPSR ou lui souhaitent d’échouer. A le suivre, leur sortie est mue par le seul fait de leur patriotisme éclairé. « Nous n’avons pas été mis à l’écart. Nous ne sommes pas des anti-MPSR. Nous sommes pour le Burkina Faso », a rétorqué Dr Ouédraogo.

Réagissant également au fait qu’une certaine opinion verra mal leur sortie médiatique, il a indiqué que si c’était pour des postes que lui et ses camarades se battaient, c’était simple car sous le MPP qu’ils ont combattu, ils ont eu des offres intéressantes. «Sous le régime de Roch Kaboré, nous avons reçu d’énormes propositions et mêmes des pressions exercées sur nos familles », a-t-il confié, poursuivant que son engagement est motivé par « la soif d’un idéal qu’il a pour le Burkina Faso ».

Pour le GR, « l’observation de la politique dangereusement inquiétante » du MPSR les laisse penser que « l’avènement du MPSR n’est rien d’autre que le retour de l’ancien régime du président Blaise Compaoré que le peuple burkinabè a vomi en octobre 2014 ».

C’est pourquoi ils invitent les Burkinabè à se tenir prêts pour une dynamique nouvelle lancée par un groupe de jeunes leaders de toutes obédiences dans l’affirmation de la nécessité d’une troisième voie qui se veut la voie salvatrice. Ces jeunes leaders se rassemblent autour du GR avec comme vision principale : «Le Renouveau Inconditionnel du Faso».

« Ces Leaders prônent une troisième voie loin des guéguerres, de la voracité, de la politique de ventre que notre pays a orchestré depuis les trente dernières années. C’est cette politique insensée de clans familiaux et amicaux, qui a conduit notre pays dans cette situation de chaos généralisé, que nous vivons aujourd’hui », a expliqué Chérif Coulibaly.

Pour M. Coulibaly, le MPSR doit comprendre que « le processus d’un Burkina Faso nouveau est déclenché par la jeunesse consciente du pays et que personne ne pourra l’arrêter parce qu’il fait partie du processus intégré du vent du changement qui souffle actuellement sur le continent Africain ».

Les conférenciers ont néanmoins invité vivement les autorités du MPSR et particulièrement le président du Faso, Paul Henri Sandaogo Damiba, à changer de fusil d’épaule et à prêter une oreille attentive aux revendications « légitimes » des populations sinon ils seront obligés de demander son changement au sein de la présente transition, s’il est nécessaire de rappeler que le pouvoir appartient et reste la propriété du peuple.

Par Bernard BOUGOUM