Accueil A la une Burkina: «Nous ne voulons pas de partenariats flous et déséquilibrés» (président Traoré)

Burkina: «Nous ne voulons pas de partenariats flous et déséquilibrés» (président Traoré)

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Le capitaine Traoré au Conseil des ministres du 19 septembre 2024 (Ph. d'archives)

«Nous voulons des partenariats francs, gagnants-gagnants. Nous ne voulons pas de partenariats flous, déséquilibrés», a déclaré le président burkinabè de la Transition, Ibrahim Traoré, ce vendredi 3 février 2023, face aux journalistes, assurant que peu importe le pays, il n’est pas question «de venir nous coloniser une nouvelle fois (…)».  

Le président Ibrahim Traoré n’a pas manqué d’aborder le volet coopération internationale dans son grand entretien accordé à la presse. Il a ainsi exprimé la disposition du Burkina Faso «à diversifier ses relations», à «scruter d’autres horizons» dans la lutte contre le terrorisme. Pour lui, «il n’y a pas une dent ou une haine contre un partenaire particulier», mais que le pays veut seulement des «partenariats francs, gagnants-gagnants». «Nous ne voulons pas de partenariats flous, déséquilibrés», a-t-il martelé.

A en croire le président burkinabè, diversifier les partenariats ne signifie pas qu’il faut quitter un pays pour un autre. «J’insiste sur le fait de notre souveraineté, sur l’équilibre de nos relations», a-t-il déclaré avant de mettre en garde: «Peu importe l’État, si c’est pour venir nous coloniser une nouvelle fois, nous dominer, nous ne serons pas d’accord».

Proximité avec la Russie? «Qu’on nous permette de pouvoir faire la guerre»

Depuis son arrivée au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré et son Gouvernement densifient leurs relations avec la Russie. A cette remarque, le président de la Transition répond qu’(ils) sont là pour une mission qui est celle de la sécurité. «Si on ne veut pas nous permettre d’acquérir des équipements dans tel pays, on va aller dans d’autres pays», a-t-il avancé, avant d’expliquer que (leur) arrivée au pouvoir de façon anticonstitutionnelle et le recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), se trouvent être contraires aux lois de certains Etats qui leur «refusent certaines choses, notamment les équipements militaires».

«Qu’on nous permette de pouvoir faire la guerre», a lâché le chef de l’Etat. «Parce que nous n’allons pas nous asseoir et regarder notre peuple mourir», a-t-il soutenu, indiquant que cela impose de scruter d’autres horizons. Pour lui, la diversification des partenaires aide aussi sur le volet économique qui va de pair avec la guerre. «Il faut nouer d’autres partenariats pour avoir certains avantages», a-t-il conclu sur ce sujet.  

«Il n’y a pas de rupture de relations diplomatiques avec la France»

Interrogé sur les liens du Burkina avec la France, le capitaine Traoré a assuré qu’ «il n’y a pas de rupture de relations diplomatiques» avec Paris, justifiant que l’ambassade française ainsi que les ressortissants français sont tous présents sur le sol burkinabè.

Néanmoins, il reconnaît qu’il y a plusieurs incidents entre les deux pays. «Quand il y a des incidents, il est normal qu’on prenne des mesures», a laissé entendre le chef de l’Etat burkinabè avant d’ajouter qu’(ils) sont à un niveau de responsabilité qui leur demande de prendre des décisions dans le sens de ce que le peuple souhaite, à savoir sa souveraineté, le fait de pouvoir vivre dignement.

«Donc s’il y a des faits, ou certains accords qui nous empêchent de pouvoir donner cette dignité au peuple, il va de soi qu’on s’oppose à cela et qu’on prenne des actes contre cela», a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré, faisant allusion à la dénonciation de l’accord militaire de 2018 entre le Burkina Faso et la France. C’est dans ce cadre que le Gouvernement burkinabè a demandé le départ des troupes françaises du pays.

Par Siaka CISSE