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Burkina: «Opération Grenier plein» initiée pour faire face à la crise alimentaire

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Des acteurs intervenant dans le domaine agro-pastoral ont initié une «Opération Grenier plein» dans le but de faire face aux crises alimentaire et humanitaire auxquelles le Burkina Faso fait face. L’information a été donnée, le vendredi 25 novembre 2022 à Ouagadougou, par la Chambre nationale d’Agriculture (CNA) qui était face à la presse.

Pays essentiellement agricole avec «près de 86% de sa population relevant du secteur primaire qui contribue pour près de 41% au PIB», le Burkina Faso est confronté, en plus de la crise sécuritaire, à la crise alimentaire et humanitaire.

Dans le but de rendre disponible les produits agropastoraux afin de lutter contre la crise alimentaire et humanitaire, des acteurs privés et institutionnels, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques et sous la houlette de la CNA du Burkina Faso et en collaboration avec l’ensemble des faîtières des organisations paysannes, ont initié une opération d’urgence pour la résilience, dénommée «Opération Grenier plein».

Des membres de la CNA

Cette opération qui cible prioritairement les spéculations vivrières telles que le maïs, le mil, le sorgho, le haricot, l’arachide, le soja, le manioc et l’igname et au niveau pastoral, la volaille et le bétail pour la viande et le lait, vise comme objectif, la mobilisation de «tout le potentiel productif disponible afin d’accroître significativement et rapidement la production agropastorale de denrées de consommation locale».

«De manière spécifique, il s’agit d’identifier et mobiliser au moins 50 000 ha supplémentaires de terres agricoles non exploitées auprès des propriétaires fonciers, mobiliser plus de 100 000 exploitants agropastoraux jeunes et femmes dont les personnes déplacées internes (qui seront) formés et accompagnés pour la production intensive de vivriers et de produits d’élevage», a fait savoir le 1er rapporteur de la CNA Eric Zougmoré, face à la presse.

Il s’agira également, selon M. Zougmoré, de «contribuer à l’accroissement de la production agricole de plus d’un million de tonnes supplémentaires par an» et de «moderniser durablement le secteur agricole par la promotion et la dynamisation d’environ 1 000 entreprises  agropastorales modernes mixtes».

Pour la mise en œuvre de l’opération, il est prévu une première phase d’une durée de 30 mois qui s’étalera d’octobre 2022 à mars 2025. Les projets qui seront déroulés tout au long de cette période sont la «facilitation d’accès individuel ou collectif aux intrants et équipements agricoles» qui coûtera cinq milliards F CFA; la «promotion de micro, petites et moyennes entreprises agropastorales modernes intégrées pour un montant de cinq milliards» également, a signifié le porteur de projet à la CNA Alexandre Kabré. En ce qui concerne le deuxième projet, c’est un objectif de 1 000 fermes agropastorales modernes d’un à dix hectares qui va permettre de faire deux à trois productions par an, qui est visé.

Le troisième projet dans cette phase est la «valorisation et (la) mise en exploitation des terres agricoles de grandes superficies pour la production agropastorale et halieutique», pour le même montant comme les deux premiers. Le quatrième et dernier est dénommé «Projet jeunesse et terroir (ProJeTer)». Il vise la facilitation de l’installation d’à peu près 17 500 jeunes dans au moins 300 communes et la réinsertion socio-économique des personnes déplacées internes et des ex-Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans leurs terroirs d’origines.

C’est une opération qui sera financée à hauteur de 19 milliards F CFA, selon le vice-président de la CNA, Boureima Soudré, selon qui une table ronde sera organisée avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui veulent bien accompagner l’initiative. Les fonds seront mis à la disposition des acteurs, sous forme de prêts à taux bonifiés, par appels à projets ou ciblage direct selon les critères définis.

Cette opération va permettre la création de près de 50 000 emplois pour les jeunes et les femmes en milieu rural en plus de la production de produit agropastoral.

Par Daouda ZONGO