Ni au Burkina Faso, ni ailleurs, l’affaire qui date de 2016, n’a fait grand bruit, surtout que cet argent n’a pas disparu dans un braquage digne des westerns et autres films d’action dont raffolent les cinéphiles. La centaine de millions de nos francs a été soustraite des caisses de la banque, dans un montage savant et frauduleux de faux dossiers de prêt, avec comme chef d’orchestre une dame. Celle-ci, par la faute de qui croupissent aujourd’hui en prison, des personnes dont les signatures auraient été imitées, ou du fait de leur naïveté, a monté son opération diabolique à partie de comptes ouverts pour des clients fictifs dont les pièces d’identité auraient été récoltées, avec des allégations diverses. Le pot aux roses a fini par être découvert et le grappin mis sur l’auteur de cette arnaque qui, selon des sources bien informées, s’apprêtait à larguer les amarres. Toutefois, l’oiseau ne restera pas longtemps en cage, la dame ayant été élargie au bout d’une année de détention, pour «bonne conduite». En attendant le jugement, elle respire donc l’air de la liberté alors que d’autres sont embastillés pour avoir fait confiance les yeux fermés, aux dossiers qui leur ont été soumis pour signature. Affaire à suivre.
Par Wakat Séra
