La direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP) et la direction générale de la Police nationale (DGPN) ont mené des actions conjointes qui ont permis de saisir, à la date du 31 mai 2021, 2 360 machines à sous «non conventionnelles». Une information donnée au cours d’une conférence de presse, le mercredi 9 juin 2021 à Ouagadougou.
Au Burkina Faso, dans ces dernières années, on assiste à une prolifération de machines à sous dans les villes comme dans les villages et les zones non-loties. Bon nombre d’entre elles sont «non conventionnelles», ce qui a conduit la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP) et la direction générale de la Police nationale (DGPN) à élaborer une stratégie nationale de lutte contre la prolifération et l’exploitation illégale de celles-ci au pays des Hommes intègres.
Selon le directeur général de la DGTCP, Célestin Santéré Sanon, le phénomène est constaté dans la majeur partie des régions, notamment dans la Boucle du Mouhoun, les Hauts-Bassins, Centre-Ouest, Sud-Ouest, Centre-Nord, Nord, Centre-Est, Centre-Sud, les Cascades et à l’Est. «Toutefois les régions de la Boucle du Mouhoun et les Hauts-Bassins semblent être les plus touchéegs», déclare-t-il.
Ce phénomène joue négativement sur les enfants et en général sur les jeunes, a fait savoir M. Sanon. L’impact de ces machines à sous sur les enfants, «c’est la déscolarisation, la délinquance juvénile, les vols», poursuit-il. «Il y a lieu que l’ensemble des populations puissent se raviser de sorte à ce que nous puissions enrayer ce mal dont les conséquences sont incalculables d’abord sur nos enfants et même sur notre société» et «est néfaste pour notre économie nationale étant entendu qu’elle échappe au service chargé de recouvrement des recettes fiscales».
A la suite de l’élaboration de la stratégie de lutte contre ce phénomène, en 2019, des actions de sensibilisation et de contrôle ont été menées et des saisies ont été opérées dans plusieurs régions du pays. Ainsi, sur un total de 2 360 machines à sous non conventionnelles saisies, 1 626 ont été stockées au sein de la DGTCP siège, 344 au sein du Commissariat central de police de Bobo-Dioulasso, 111 sont entreposées dans les commissariats de police de District (CPD) de la direction régionale de la police nationale (DRPN) des Cascades, 44 sont dans les CPD de la DRPN de l’Est, 75 au sein du service régional de la Sûreté de l’Etat du Centre-Est et 160 dans les CPD de la DRPN du Nord.
Selon la Police nationale, la première apparition des machines à sous non conventionnelles date de juillet 2014. «Nous avons fait une saisie de 40 machines avec une personne de nationalité étrangère qui exploitait ces machines principalement à Ouagadougou (en 2014 avant l’élaboration du stratégie). Cette même personne est revenue en 2015 avec d’autres compatriotes, nous les avons interpellés et ils ont été déposés à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou). Egalement 17 personnes ont été arrêtées et remises à leurs ambassades qui leur ont reconduits dans leur pays respectif», a dit le commissaire principal de police Lamine Ouédraogo, représentant le directeur général de police, Jean Bosco Kiénou.
Quant à la Police municipale, elle a eu à saisir «242 machines à sous», bien avant l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la prolifération et l’exploitation illégale de celle-ci, a informé l’inspecteur Victor Bazié qui représentait également son directeur général, Paulin Kaboré, à la conférence de presse.
A cette rencontre avec la presse, plusieurs maisons de jeux du hasard, dont la Loterie Nationale Burkinabè (LONAB) y ont été conviées. La LONAB a été représenté par son directeur général Patindéba Naza.
Par Daouda ZONGO