Le Burkina Faso à travers sa direction générale des Impôts (DGI) a réalisé un recouvrement de plus de « 737 milliards francs CFA » en 2018, soit un taux de 98,72% contre 93,43% en 2017, a affirmé son premier responsable, Adama Badolo, face à la presse ce mercredi 16 janvier 2019 à Ouagadougou. Les dirigeants de la DGI ont présenté aux journalistes les réalisations de l’année 2018 et les perspectives pour 2019.
Malgré le contexte d’insécurité et la fronde sociale persistante auxquels fait face le Burkina, le pays a réalisé en 2018, selon les objectifs de recettes assignés à la DGI au titre du budget de l’Etat et contenus dans la loi de finances rectificatives pour l’année fixés à 746,943 milliards de francs CFA, « à la fin décembre 2018, des recouvrements effectifs de l’ordre de 737 391 418 220 milliards CFA correspondant à un taux de réalisation de 98,27% contre 93,43% enregistré en 2017 », a indiqué le directeur général de l’institution financière, Adama Badolo. L’analyse comparée de ces niveaux de recouvrement indique un accroissement d’« au moins 64 milliards par rapport à 2018, ce qui équivaut à une augmentation en valeur relative de 9,5% », a ajouté M. Badolo.
Les recouvrements effectués en 2018 au profit du budget des collectivités territoriales se sont situés à « 27,195 milliards de francs sur une prévision de 28,444 milliards CFA, soit un taux de réalisation de 95,60% », a poursuivi le DG de la DGI qui a fait savoir que comparativement à l’année 2017 au cours de laquelle le taux de recouvrement était de « 90,29%, on note aisément une hausse significative de ce taux d’au moins 5 points ». Quant à la variation même des niveaux de recouvrements entre ces deux périodes, elle est « évaluée à 21,98% en termes relatifs, soit une hausse de 4,90 Mds FCFA en termes absolus », a-t-il continué.
Sur la question liée à la fronde sociale dont les agents de sa direction sont en première ligne après que le gouvernement a décidé de diminuer de manière considérable, soit plus de 50 milliards à environ neuf milliards FCFA, le montant du Fonds commun communément appelé (FC) qui est alloué aux agents du ministère de l’Economie et des Finances, Adama Badolo a reconnu que la fronde sociale est une réalité.
Mais, tente-il de rassurer, « en tout cas le gouvernement a promis des mesures d’accompagnement et il y a un comité qui a été mis en place pour réfléchir justement sur ces mesures » afin que les salariés qui s’opposent ne soient pas trop lésés à cause de cette mesure qui vise à rationaliser les finances publiques. Il a dit ne pas être en mesure de s’étaler sur cette question avant que les autorités ou le comité en question ne lui donnent « des indications ou orientations sur ces mesures d’accompagnement ».
Il a demandé sur ce point à ses agents et collaborateurs qui s’occupent des impôts et des domaines de « continuer de travailler sereinement et attendre les orientations des mesures qui vont être proposées et chacun appréciera », se disant « conscient » que cette situation « rejaillit sur les performances du moment mais les choses vont s’améliorer et j’espère que le système ne va pas se gripper car ce n’est dans l’intérêt de personne, en tout cas pas des agents des impôts ».
La DGI a été touchée par les attaques armées que subit le pays. « Nous sommes effectivement touchées. Si vous prenez plusieurs régions (où ces attaques ont lieu) dont celles du Sahel, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, nos équipes ne peuvent plus faire les sorties comme ils le faisaient de par le passé dans les communes rurales. Les recouvrements et autres contrôles ne sont plus exécutés dans ces zones-là », a-t-il laissé entendre tout en rassurant que jusqu’à nos jours, aucun agent de sa direction n’est venu à Ouagadougou du fait de ces attaques armées.
Par Bernard BOUGOUM