Le Mouvement pour la démocratie et le vivre-ensemble (MDVE) qualifie la négociation engagée par les autorités politiques en 2020 avec des groupes armés «d’une forme de terrorisme». Ainsi s’est exprimé son président, Ousséini Faïsal Nanéma, face à la presse, ce jeudi 11 mai 2023, à Ouagadougou.
Le Mouvement pour la démocratie et le vivre-ensemble (MDVE) de Faïsal Nanéma était face à la presse ce jeudi pour se prononcer sur la situation nationale à la suite du deuxième Grand oral du président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Les responsables de ce mouvement disent avoir été séduits par la sortie médiatique du chef de l’Etat, notamment sur la révélation portant sur des négociations qui ont eu lieu en 2020 sous le régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), dans le but de permettre la réussite de l’élection présidentielle couplée aux législatives.
«Oui! Séduit, tant les propos du chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré dégageaient de la sincérité, du courage de l’homme et surtout son envie de continuer à se battre pour ce pays et ses populations en dépit de tout ce que lui et ses hommes et son régime subissent tous les jours», a dit M. Nanéma. Pour lui, les autorités de l’époque qui auraient opté pour la négociation avec les hommes armés en vue de permettre le déroulement de la présidentielle ayant porté Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir pour un deuxième mandat, «devraient porter l’entière responsabilité des actes commis devant les tribunaux».
Selon les conférenciers du jour, «la vérité sur le terrain est que cette trêve négociée (en 2020) n’a pu permettre d’épargner nos populations de la barbarie des groupes terroristes».
Le MDVE a rappelé qu’avant la sortie du président de la Transition, quelques temps après les élections présidentielle et législatives organisées en novembre 2020 par le régime MPP, présidé par le président Roch Marc Christian Kaboré en fin de mandat et alors candidat à sa propre succession, la presse nationale et internationale, «faisait écho de négociations d’une trêve avec les groupes terroristes qui prenaient plaisir à endeuiller ce pays depuis 2015».
«Pour ceux qui ne le savaient toujours pas, cette trêve aurait été négociée par le régime en son temps pour permettre à son +Champion+ de faire une campagne sans heurts sur le terrain et d’être réélu tout simplement haut les mains», s’est indigné le président du MDVE. Ce dernier a alors dénoncé la contrepartie payée pour cette trêve négociée qui a permis selon lui, «la libération de certains chefs de guerre des Groupes armés terroristes (GAT) gardés à la haute prison de sécurité».
Les dirigeants du MDVE ont montré leur «grand étonnement» à propos de ces négociations de 2020, alors que le régime MPP, arrivé au pouvoir après la parenthèse de la transition de 2015, affirmait qu’il n’était pas question pour lui d’engager de prendre langue avec des groupes terroristes qu’ils qualifiaient d’Hommes Armés Non Identifiés (HANI).
Le MDVE a enfin appelé les Burkinabè à apporter leur «soutien indéfectible et sans faille» au capitaine Ibrahim Traoré ainsi qu’à son gouvernement qui «ont courageusement engagé des actions pour la reconquête de l’intégrité du territoire burkinabè et pour la souveraineté du pays».
Le MDVE est une association de droit burkinabè qui œuvre depuis sa création en 2019 à promouvoir la paix, la réconciliation nationale et le vivre ensemble, selon ses responsables.
Par Bernard BOUGOUM