Le coût de la réalisation du projet de société (2021-2025) du candidat Roch Marc Christian Kaboré, est estimé à près de 20 000 milliards FCFA, a affirmé, ce samedi 31 octobre 2020, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, directeur de campagne du président burkinabè. Des responsables du parti de la majorité ont échangé avec les journalistes à qui ils ont présenté le nouveau référentiel de leur champion autour d’un déjeuner dans le cadre du lancement de la campagne pour la présidentielle et les législatives du 22 novembre qui est entré en vigueur depuis 00H00 de ce jour.
Le siège du parti burkinabè au pouvoir s’est revêtu ce samedi de la plus visible possible d’un décor constitué naturellement de ses couleurs phares, l’orange et le blanc. Dans la cour, est posé un géant poster du candidat à sa propre succession, Roch Kaboré, président du Faso. Des stands ont été dressés dans la cour pour donner toutes les informations utiles entrant dans le cadre de la campagne aux hommes de médias et aux communicateurs.
Un référentiel bâti autour de dix chantiers
Le référentiel du candidat Roch Kaboré est subdivisé en 10 chapitres qui constituent les différents chantiers du prochain quinquennat. Ainsi, le premier chantier est axé sur la sécurité et la stabilité du Burkina Faso. Le deuxième chantier est relatif au renforcement de la démocratie, la réconciliation nationale, la paix et la cohésion sociale. Le troisième chantier a trait à la décentralisation et à une ouverture plus large aux régions. Le quatrième chantier consiste à la refondation, la modernisation et la professionnalisation de l’Administration publique.
Quant au cinquième engagement, il vise la consolidation du bienêtre social du peuple burkinabè. Le sixième engagement est consacré à l’économie du savoir et à l’école de demain. Au niveau du septième chantier, le candidat Kaboré compte relever le pari de l’emploi des jeunes et des femmes. Pour le huitième chantier, il s’agira de l’amélioration des rendements du secteur privé et de relever le niveau de compétitivité de l’économie. Le neuvième chantier lui est relatif au développement durable. Le dixième chantier se consacrera aux défis sectoriels.
Après ces explications, le directeur de campagne du MPP a signifié que Roch Marc Christian Kaboré compte mobiliser plus de 19 776 milliards, soit près de 20 000 milliards FCFA pour réaliser tous ces points énumérés. Simon Compaoré a fait noter que pour ce quinquennat, leur candidat compte sur la mobilisation des ressources à l’interne pour satisfaire les Burkinabè. C’est pour quoi, pour ce budget, 73% seront financés par la mobilisation interne et les 27% le seront par une mobilisation externe. A travers ce budget, « on peut lire notre volonté à nous assumer nous-mêmes », a dit le président du MPP.
« Nous avons géré et on a tiré des leçons et c’est sur la base de ces leçons que notre candidat a bâti son programme 2021-2025 », a tenté de rassuré le directeur de campagne du parti au pouvoir.
Roch Kaboré continue de faire confiance au Volontaires de défense pour la patrie (VDP)
La question sur les VDP, accusés régulièrement par des organisations de défense de droits de l’homme est revenu comme une préoccupation à ce rendez-vous. « Ce qui est clair, les Volontaires de défense pour la patrie ont été consacrés par une loi votée à l’unanimité. Cela veut dire que ça correspondait bien à l’attente du peuple et c’est ce qui explique que ses représentants à l’Assemblée nationale ont unanimement, opposition comme majorité, votés cette loi », a réagi Simon Compaoré.
Selon lui, il faut que ces organisations de la société civile acceptent « les ratés des VDP qui sont en apprentissage ». « Les VDP sont nécessaires à l’heure actuelle et il faut avoir la magnanimité d’être courtois envers ces gens-là et de reconnaître ce qu’ils font car ils ont des victoires et certains même ont perdu la vie pour défendre la patrie », a-t-il ajouté sur la question évoquée en conférence de presse organisée le 28 octobre dernier à la Bourse du Travail de Ouagadougou par le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) et l’Organisation démocratiques des jeunes (ODJ).
Vers l’harmonisation des revenus au Burkina…
« Le président Roch Kaboré s’engage à nouveau (s’il est élu au 22 novembre 2020) à développer et pratiquer le dialogue social mais avec des aspects innovants en tirant leçons de tout ce qui s’est passé dans son premier mandat », a déclaré l’ex-ministre de la Fonction publique, Clément Sawadogo, qui s’est empressé de dire que « cette fois-ci le dialogue social sera inclusif pour l’ensemble des partenaires sociaux et mettra surtout l’accent sur la mise en œuvre d’une politique d’harmonisation des revenus ».
Pour le parti au pouvoir qui a eu maille à partir avec les partenaires sociaux durant le premier mandat de leur leader, il faut travailler à ramener tout le monde sur la table de négociation et que chacun soit sincère dans les discussions. « Étant entendu que le traitement de manière sectorielle des plateformes revendicatives a suscité beaucoup de rivalité des différentes corporations, au point de compromettre le climat social, l’harmonisation des revenus des salariés du public pourra régler la situation », a estimé M. Sawadogo.
« Cette fois-ci on va discuter avec tout le monde dans le sens de trouver des réponses qui sont communes à tous les travailleurs », a insisté Clément Sawadogo qui a poursuivi sa défense en disant que dans le premier mandat de M. Kaboré, « en réalité (ils ont) pratiqué le dialogue social parce que jamais dans l’histoire (du) pays, un gouvernement n’a traité autant de plateformes revendicatives et n’a donné autant de réponses aux organisations syndicales ».
Il s’est dit convaincu que c’est ce qui, d’ailleurs, a provoqué « le passage d’une masse salariale de 400 milliards FCFA en début 2016, à près de 900 milliards FCFA aujourd’hui en 2020. Ce sont des efforts énormes qui ont été consentis même si c’est vrai que le front social a continué à être en ébullition », a énoncé l’ex-ministre bien imprégné des rendez-vous entre de discussion entre le gouvernement et les syndicats, qui doute de « la bonne foi » des acteurs syndicaux.
Par Bernard BOUGOUM