Neuf communes dans la région de l’Est du Burkina Faso, dont Tibga, Diabo et Diapangou, ont bénéficié de plusieurs réalisations, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR), une approche holistique que l’Etat burkinabè a initiée avec l’appui de la Banque mondiale, pour faire face à l’urgence des besoins des populations des zones fragiles. Une équipe de Wakat Séra a, dans le cadre d’une caravane de presse, fait le constat, le 25 juin 2024, des investissements effectués dans ces trois localités et qui font, aujourd’hui, la fierté des bénéficiaires. Ce sont au total près de 70 salles de classes qui y ont été construites et une dizaine de Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) normalisés grâce au projet.
Le Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR) qui a débuté le 1er avril 2021, et ce, pour une durée de cinq ans, a permis de faire des réalisations d’utilité publique dans plusieurs localités du Burkina Faso. Dans la région de l’Est, ce sont neuf communes qui en ont été bénéficiaires. Parmi elles, il y a Tibga, Diabo et Diapangou dont l’ensemble des investissements du projet s’élève au moins 1 982 537 115 F CFA TTC.
Grâce à ce projet, il y a eu des travaux de normalisation des établissements scolaires et sanitaires dans ces trois communes qui relèvent de la région de l’Est bénéficiant d’un investissement qui tourne autour d’un peu moins de 60 milliards, selon le coordonnateur du PUDTR, Zwadéyi Martial Wilfried Bona Bassole.
«Comme quelques sites, nous pouvons citer la normalisation de l’école Kinabin, l’école Belemyoubli, l’école Tibga A, école Tibga B. Pour la normalisation des sites sanitaires, nous avons le site de Dianga qui est actuellement un peu inaccessible compte tenu du contexte sécuritaire et le site de Mondré», a fait savoir Jacob Djiguemdé assistant en infrastructures du PUDTR, soulignant qu’à ce niveau il y a des sites où le PUDTR a réalisé une maternité, un dépôt MEG, des halles pour les accompagnants, des latrines, des logements, des postes d’eau autonome.
Dans la commune de Tibga, il y a eu la normalisation de huit sites pour ce qui est des infrastructures scolaires et deux sites pour les établissements sanitaires avec un investissement d’au moins 637 675 680 F CFA TTC. Selon Jacob Djiguemdé, assistant en infrastructures du PUDTR et ingénieur en génie civil, ce sont 24 salles de classe qui y ont été construites et deux CSPS normalisés.
A Tibga, l’école Bolontou B qui peinait à accueillir tous ses élèves au même endroit a été normalisée grâce au PUDTR. Le projet y a réalisé trois salles de classes, un bureau pour le directeur, un magasin et un hall et un équipement électrique.
«Ce joyau nous va droit au cœur. Cela vient à point nommé car ça nous permet d’accueillir maintenant tous les élèves dans le même site. C’est un joyau, en tout cas, qui répond aux normes car ça prend en compte tous les enfants, notamment (ceux) en situation de handicap», s’est réjoui le directeur de l’établissement Imani Lankoandé. «Avant on avait vraiment des difficultés, parce que il fallait négocier une salle de classe au niveau du Centre de la mission catholique non loin d’ici pour accueillir les nouveaux inscrits au CP1», a souligné M. Lankoandé qui remercie les autorités qui ont bien voulu orienter la construction des infrastructures dans son école qui accueille des déplacés internes. «Vraiment, c’est un sentiment de fierté pour nous parce que ce joyau nous permet de mettre les élèves dans de bonnes conditions de travail», a-t-il souligné.
Son souhait est de voir les actions du PUDTR se pérenniser et multiplier dans la zone au bonheur des populations.
Son sentiment est partagé par le parent d’élève Madi Balima qui a exprimé sa joie de la réalisation effectuée au niveau de l’école Bolontou B, dans sa localité. «Nous sommes très contents de ces réalisations. Ça permet à nos enfants de bien apprendre à l’école», a laissé entendre M. Balima qui, par ailleurs, a interpelé sur le besoin en eau potable dans la localité. «C’est ce que nous sollicitons maintenant. Que Dieu les aide pour qu’ils nous aident», a-t-il souhaité.
Dans la commune de Diabo où le PUDTR investit un total d’au moins 647 422 692 F CFA TTC, dans la réalisation de 24 salles de classe et la normalisation de cinq CSPS, nous avons visité, au cours de notre séjour, le CSPS de Maoda qui a été normalisé grâce au concours du projet. Là, il y a eu la construction de deux logements, deux hangars, des latrines et une cuisine.
Djingraogo Dayamba, président du Comité de gestion des établissements (COGES) dans le village de Maoda, a exprimé sa satisfaction par rapport aux réalisations faites. «Nous sommes très contents. Avant quand on avait besoin d’un agent de santé, c’était compliqué. Il fallait se déplacer, aller là où ils logent et souvent c’est très loin. Mais avec les logements qu’on a bénéficié au sein du CSPS, les agents sont sur place et cela facilite l’accès aux soins», s’est réjoui M. Dayamba qui promet de bien prendre soin de ce joyau. Il a, par ailleurs, lancé une doléance, souhaitant que le CSPS soit électrifié et clôturé. «Il y a des plaques solaires, mais ça ne s’allume pas», a-t-il signifié.
Après la commune de Diabo, les caravaniers ont mis le cap sur celle de Diapangou bénéficiaire également d’investissement du PUDTR à hauteur d’au moins 697 438 743 F CFA TTC qui a permis la construction de 21 salles de classe et la normalisation de cinq CSPS. Là, c’est le village de Tilonti qui a eu la visite des hommes et femmes de média. Dans cette localité, nous avons constaté la normalisation du CSPS avec un dépôt pharmaceutique, deux halls, deux latrines, un poste d’eau autonome, une installation électrique.
«La réalisation des infrastructures au sein du CSPS, nous sont d’un grand avantage», a laissé entendre Hanzalina Bélemgnengré, infirmière au CSPS de Tilonti, soulignant qu’ «au tout début les accompagnateurs avaient des soucis, car il n’y avait pas assez d’ombre où s’abriter». «Avec ces réalisations, en tout cas, c’est un soulagement. Ils arrivent à attendre les consultations des patients. On a aussi eu l’électricité et cela nous soulage. Au début à la maternité, nous étions obligés de rentrer avec des portables ou des torches pour allumer dans le but de pouvoir faire l’accouchement. Depuis ces installations (électriques), on arrive à réaliser les accouchements sans problème», a déclaré Mme Bélemgnengré.
«Également au début, on partait à un km pour chercher l’eau venir à la maternité pour faire les accouchements, ce n’était pas facile. Mais depuis qu’on a eu le forage, c’est vraiment un ouf de soulagement. Le dépôt pharmaceutique qu’on avait, c’était un petit magasin, mais avec ce dépôt, on arrive à commander les quantités de produits qui sont nécessaires pour la prise en charge de nos malades», a-t-elle poursuivi.
La dernière infrastructure à être visitée est l’école de Litiayenli. A ce niveau, le PUDTR qui est très regardant sur la qualité des travaux et le délai d’exécution, a retiré le marché à l’entreprise qui était en charge des réalisations à faire. Selon Jacob Djiguemdé du PUDTR, la société n’a pas respecté le délai d’exécution et la qualité des travaux laisse à désirer. «Au PUDTR, aucune raison ne tient pour le retard dans l’exécution des travaux. L’entreprise trainait et il y a également des matériaux mal façonnés», a souligné M. Djiguemdé qui annonce qu’il y aura un état des lieux qui sera fait ainsi que l’évaluation des travaux restants et c’est après cela que le marché sera réattribué à une autre entreprise.
M. Djiguemdé a lancé un appel à l’endroit des populations bénéficiaires, en les invitant à bien prendre soin des infrastructures réalisées dans leurs localités.
Le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) a pour objectif d’améliorer l’accès inclusif des communautés (y compris les Personnes déplacées internes (PDIs)) des zones ciblées pour sa mise en œuvre, aux services sociaux essentiels et aux infrastructures. Dans la réalisation des infrastructures, il est tenu compte des personnes vivant avec un handicap.
C’est un projet qui appuie la décentralisation à travers des investissements d’urgence d’accès aux infrastructures socioéconomiques de base dans les collectivités territoriales (CT); la facilitation de l’accès aux infrastructures routières et virtuelles; l’appui à la relance économique et l’autonomisation, aux activités génératrices de revenus; l’appui à l’engagement citoyen et au renforcement de la présence de l’État dans les zones à fort défis sécuritaires.
En plus la région de l’Est, il intervient dans bien d’autres localités du pays en fonction des besoins. Il y a notamment la région de la Boucle du Mouhoun, le Centre-Ouest et le Centre-Est avec la prise en charge uniquement des investissements résiduels du projet pôle de croissance de Bagré.
Par Daouda ZONGO