Dans la nuit du Jeudi 27 juin 2019, des individus armés non identifiés sont entrés dans le village de Bani à une dizaine de kilomètres de Bourzanga pour semer la terreur faisant quatre morts, tous des chrétiens catholiques.
Selon les témoignages, quand les « terroristes » sont arrivés, ils ont trouvé les villageois en pleine causerie. Les terroristes, après avoir demandé à tout le monde de se coucher, ont procédé à l’identification des personnes couchées en demandant le prénom de chacun pour vérifier s’il y en avaient qui portaient des signes religieux (croix, médailles ou autres, ou qui portaient des prénoms chrétiens).
C’est ainsi que quatre (04) chrétiens catholiques qui portaient chacun une croix au cou ont été identifiés, mis à l’écart puis exécutés. Les victimes s’appelaient David ZOUNGRANA et son petit frère Philippe ZOUNGRANA, Théophile OUEDRAOGO et Ernest KASSOAGA. Avant de partir, les terroristes ont incendié la boutique qui appartenait à l’une des victimes David ZOUNGRANA.
Le lendemain vendredi 28 juin 2019, les « terroristes » se sont déportés à Pougrenoma un autre village de la paroisse de Bourzanga pour menacer les habitants. Selon les témoignages recueillis, ils n’ont pas fait des victimes mais ils ont laissé un message selon lequel ils ne veulent pas voir les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les représentants du gouvernement et ils ont intimé l’ordre aux chrétiens qui s’y trouvent de se convertir au risque d’être exécutés à leur prochain passage.
Cette nouvelle attaque porte à douze (12) en l’espace de deux mois les chrétiens catholiques tués par les terroristes du fait de leur appartenance religieuse dans le diocèse de Ouahigouya.
Pour rappel les premières attaques contre les chrétiens sont survenues le 13 mai 2019 dans la paroisse de Bam faisant quatre victimes, après le 26 juin 2019 dans la paroisse de Titao faisant quatre victimes et des blessés. Tous ces événements et le mode opératoire des groupes armés terroristes (GAT) illustrent bien qu’il s’agit d’attaques ciblées contre les chrétiens.
Face aux attaques de plus en plus récurrentes et les menaces pressantes, beaucoup de chrétiens ont commencé à quitter leurs villages pour rejoindre le centre des paroisses. C’est surtout le cas à Bourzanga où certains sont accueillis dans des familles et d’autres dans les locaux de la paroisse. La paroisse de Bourzanga est située à 150 Km de la capitale Ouagadougou (40km de Kongoussi chef-lieu de la province du Bam, région du centre nord dont elle relève). Elle a été fondée le 25 mars 1963. Elle compte 74 200 habitants dont 4 687 chrétiens catholiques.
Abbé Victor OUEDRAOGO
Directeur du Centre Diocésain de Communication (CDC)