Accueil Société Burkina/Réformes éducatives: la faîtière des parents d’élèves « veillera » au grain

Burkina/Réformes éducatives: la faîtière des parents d’élèves « veillera » au grain

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Les responsables de l'UNAPES-B à la conférence de presse

L’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Burkina (UNAPES-B) a animé une conférence ce jeudi 15 avril 2021 à Ouagadougou sur des points concernant l’élection de son président au poste de président de l’Internationale des Parents d’Elèves (IPE), des réformes en cours sur le BEPC et le Baccalauréat et la gestion des Associations des parents d’élèves. Le président de l’UNAPES-B, Hector Ardent Raphaël Konyan-Gnandé Ouédraogo, sur les réformes annoncées au niveau scolaire, a rassuré que son organisation « veillera à ce que (les) enfants du Burkina Faso puissent poursuivre leurs études dans des conditions optimales de réussite ».

La position de l’UNAPES-B sur les réformes éducatives

Les réformes éducatives annoncées par le gouvernement suscitent de vives polémiques dans l’opinion, notamment les acteurs clés que sont les parents et les élèves, qui ont manifesté à plusieurs reprises dans l’ensemble du territoire pour dénoncer cette nouvelle politique du système éducatif. De l’avis des conférenciers, les responsables de l’UNAPES-B ont rencontré les différents ministères concernés sur le sujet à polémiques du moment au Burkina.

« L’UNAPES-B a toujours eu une position claire par rapport à tout ce qui se passe au niveau de notre système éducatif. Pour ce qui est des réformes en cours, l’UNAPES-B observe avec grand intérêt, ce qui se passe. Et c’est d’ailleurs ce qui a amené ses membres à se rapprocher des différents ministères concernés pour avoir un éclairage par rapport à ces réformes », a déclaré Hector Ardent Ouédraogo. Il a signifié que la faîtière des parents d’élèves va « travailler à ce que l’éducation publique soit une réalité, accessible et de grande qualité. Nous allons travailler à faire en sorte que ce qui semble être virtuel devienne une réalité », s’est-il appesanti sur la question avant d’inviter les acteurs impliqués dans le fonctionnement du système éducatif burkinabè à la « sérénité ».

Face à certains journalistes qui voulaient avoir une position tranchée de l’UNAPES-B à l’instar des syndicats du monde éducatif, M. Ouédraogo a estimé qu’à l’heure actuelle, il n’était pas indiqué pour son organisation d’être pour ou contre les réformes en vue. Il a insisté sur le fait que la faîtière va suivre l’évolution de la mise en œuvre de la nouvelle politique qui déterminera elle-même la position des uns et des autres. Il a dit que l’UNAPES-B prend « acte des clarifications » que les ministres de l’Education nationale et des Enseignements supérieurs ont donné lors de leur conférence de presse animée de façon conjointe le 18 mars 2021. L’UNAPES-B « salue le sens de concertation qui a permis que le calme revienne dans les établissements et que les cours reprennent sur l’ensemble du territoire ».

Les réformes en cours, a rappelé Hector Ardent Ouédraogo, sont une composante du programme 2020-2025 du président Roch Kaboré qui vise « l’arrimage du Baccalauréat au ministère chargé de l’Education comme diplôme terminal du secondaire, en application des textes de l’UEMOA ».

Le Burkina dirige désormais l’IPE

Le président de l’UNAPES-B, Hector Ardent Raphaël Konyan-Gnandé Ouédraogo

Le 27 mars dernier s’est tenu à Dakar, au Sénégal, le Congrès constitutif de l’Internationale des Parents d’Elèves (IPE), une rencontre qui a réuni plus d’une trentaine de pays en présentiel et une soixantaine en visioconférence, tous les membres et co-fondateurs. A cette rencontre, le Burkina Faso a réussi à se faire élire face à une quinzaine de candidats venant de tous les continents (Espagne, USA, Maroc, RDC, France, Colombie, Chili, Algérie, etc). Le candidat de l’UNAPES-B, Hector Ardent Raphaël Konyan-Gnandé Ouédraogo dirige à ce jour l’IPE qui a pour objectifs de promouvoir « une école de qualité, gratuite, inclusive, le tout dans un contexte où règne la paix entre les nations et les peuples ».

L’UNAPES-B s’insurge contre la mauvaise gestion des associations des parents d’élèves

Pour la gestion des Associations des parents d’élèves, un sujet qui défraie régulièrement la chronique dans les organes de presse, les conférenciers ont rappelé que l’UNAPES-B « reste attachée au strict respect des textes qui régissent le fonctionnement des APE de base ».

La répétition ayant une vertu pédagogique, les conférenciers ont rappelé le montant des cotisations APE qui est de 5 000 FCFA par élève et par an dans le public, puis 2 000 F par élève et par an dans le privé, dont 20% est réservé aux fondateurs et 80% aux APE ». M. Ouédraogo a précisé que ces montants ont été fixés lors de leur dernier congrès ordinaire tenu du 3 au 5 juillet 2020. Il a poursuivi que les fonds collectés doivent être déposés dans un compte ouvert dans une institution financière avec la co-signature du président et du trésorier. Ces fonds sont ensuite répartis en trois chapitres : « 60% pour le fonctionnement de l’Association, 40% reversés au conseil de gestion de l’établissement pour appuyer le fonctionnement et 05% des 60% reversés à la Coordination régionale et à l’UNAPES-B comme contribution pour leur fonctionnement ».

Dans les détails, les 60% des 5 000 FCFA dédiés au fonctionnement de l’Association servent à financer des activités bien précises que sont « l’appui aux activités de l’établissement et à son fonctionnement ; les investissements (acquisition de matériels didactiques, construction d’infrastructures comme les salles de classe, les toilettes, les espaces d’études, les bibliothèques, les parkings, l’achat de vivres, la prise en charge des cantinières, les cantines, etc.) et la prise en charge des vacations, les activités socio-culturelles des apprenants, les voyages d’études et les prix d’excellence décernés en fin d’année ».

Hector Ouédraogo a également interpelé certains parents sur la prise en charge des étudiants en post-baccalauréat. « Des familles s’endettent pour envoyer leur enfant précocement bachelier à l’extérieur et après ne parviennent plus à lui verser régulièrement de quoi subvenir à ses besoins. Cela plonge leur enfant dans une précarité qui compromet gravement ses études et son avenir », a averti le président de l’IPE.

Il a invité les parents d’élèves qui souhaitent envoyer à l’extérieur pour des études, à leurs frais, à se rapprocher des services compétents dont le Centre national de l’Information, de l’Orientation scolaire et Professionnel, et des Bourses (CIOSPB) pour prendre plus de renseignement et d’éclairages.

Par Bernard BOUGOUM