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Burkina: «Rendre propriétaires de leurs logements, les locataires de la cité de l’Avenir»

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photo d'illustration

Dans une lettre ouverte adressée au président du Faso, Adouna Jean Baptiste Nignan , Instituteur Certifié à la retraite exige que soient rendus prorpiétaires de leurs logements les locataires de la cité de l’Avenir.

«Rendre propriétaires de leurs logements, les locataires de la cité de l’Avenir». C’est la requête que Jean-Baptiste Adouna Nignan, résident de ladite cité, fait au président du Faso, par le biais de cette lettre ouverte. 

«Excellence M. le Président du Faso, Président du Conseil des Ministres,

J’ai l’honneur de soumettre à votre très haute appréciation, ainsi qu’à celle du conseil des ministres, la présente requête relative aux villas de la cité de l’Avenir sise à Bendogo sur la route de Fada N’gourma.

Excellence, il vous souviendra que le gouvernement du Conseil National de la Révolution (CNR) sous la direction du Président Thomas Sankara avait eu une politique de logement concrétisée sur le terrain par plusieurs réalisations, parmi lesquelles:

·       La gratuité du logement décrétée pour un an, accordée aux nationaux en location dans leur propre pays, par le gouvernement du CNR ;

·       La construction et Location vente par l’état et ses démembrements, de logements dans le but de permettre à certains nationaux en location, d’être propriétaires de leur logement et d’échapper ainsi aux marchands de sommeil, comme on appelait à l’époque, les bailleurs de maison d’habitation.

C’est dans cette optique que furent construites dans les provinces, les cités du 4 août par la population avec la participation de l’état, et à Ouagadougou, par l’Etat et ses démembrements, les cités an 2, an 3, etc., et la cité de l’Avenir dont il est question dans la présente requête.

Les différents attributaires de toutes ces villas deviendraient propriétaires lorsqu’ils auraient totalement remboursé le coût de leur logement, estimé au bout de 15 ans de location.

Excellence Monsieur le Président, en 1989, quel ne fut pas la désagréable surprise des attributaires des villas de la cité de l’Avenir. Ils se sont vus présentés par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), des contrats de location simple en lieu et place de contrats de location vente comme le voulait l’esprit qui a présidé à la construction de ces cités.

Le camarade Président Thomas Sankara n’était plus. Il avait été éliminé le 15 octobre 1987, alors que ces villas étaient encore en construction.

Pour ne pas avoir leurs familles mises à la porte de leurs habitations, ces attributaires furent résignés de signer les contrats, d’autant plus, qu’ils avaient résilié les contrats de bail avec leurs anciens bailleurs, «marchands de sommeil».

Nous sommes aujourd’hui en 2019, trente (30) ans après.

Alors que les locataires des autres cités, sont tous devenus propriétaires de leur logement, il y a quinze (15) ans de cela, ceux de la cité de l’Avenir dont je fais partie, car, attributaire moi aussi d’une des villas, sont toujours en location simple.

Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du Conseil de Ministres

Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l’actuel Gouvernement du Burkina Faso que vous dirigez a décidé de réhabiliter le camarade Président Thomas Isidore Sankara.

Que le Seigneur soit loué.

Excellence, un proverbe gourounsi de chez moi en pays «nuna», dit ceci: «On n’enterre pas une vieille femme en laissant ses pieds dehors.»

Excellence, peut-on réhabiliter le Président Thomas Sankara en partie, sans son esprit? Autrement dit, «en laissant ses pieds dehors»?

Certainement que non Excellence Monsieur le Président. Il doit être réhabilité totalement, entièrement, lui, ses œuvres avec l’esprit qui les a incarnées. C’est alors seulement, que nous pourrons affirmer que le camarade président Thomas Isidore Sankara est réhabilité. N’avait-il pas dit lui-même que, «tout ce qui sort de l’esprit de l’homme est réalisable par l’homme»?

Après 30 ans de location (1989/2019), ces locataires de la cité de l’Avenir, n’ont-ils pas doublement payé le coût de leur logement?  Depuis trente ans, toutes ces familles qui y habitent, ont certainement vécu des évènements heureux comme malheureux. Ces trente ans sont donc une partie de leur vie.

N’est ce pas réhabiliter le Président Thomas Isidore SANKARA, que de refuser que des familles soient expulsées de leurs maisons parce que le père ou la mère de famille, signataire du contrat de bail, est rappelé un jour à Dieu, alors qu’il en est propriétaire dans l’esprit depuis quinze ans?

Rendre propriétaires les locataires de cette cité, comme le sont les locataires des autres cités construites à la même époque, c’est aussi leur rendre justice, et réhabiliter en même temps l’esprit du camarade Président Thomas Sankara.

Enfin, Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du conseil des Ministres, prendre la décision de rendre ces locataires propriétaires, comme les familles des autres cités le sont depuis quinze (15) ans, c’est rendre à ces familles, la justice, la dignité et la liberté, comme le voulait l’esprit du camarade Président Thomas Isidore Sankara, «vivre libre et digne». Ces familles vous en seront infiniment reconnaissantes, j’en suis convaincu.

Excellence Monsieur le Président, Président du conseil des ministres, c’est là, le sens de cette importante requête que j’ai simplement l’insigne honneur de soumettre à votre très haute appréciation, ainsi qu’à celle de votre gouvernement.

Avec toute ma reconnaissance, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du conseil des ministres, l’assurance de ma très haute considération.»