L’Opposition politique a déclaré ce mardi 12 mai 2020 face aux journalistes à son hebdomadaire conférence de presse, que le nouveau report de la reprise des cours surtout ceux des classes d’examens, « cache l’incapacité du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à négocier une trêve avec les partenaires sociaux ».
La rencontre avec la presse a été animée ce jour par le président de l’Autre Burkina/Parti pour le socialisme et la Refondation (L’Autre Burkina/PSR), Dr Alain Zoubga et Carlos Toé, premier responsable du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR).
A la lecture de ces conférenciers, vu le « tâtonnement » des autorités gouvernementales, « les cours pour les classes d’examen auront lieu en pleine saison des pluies. Ce qui n’a pas été bien pensé car de nombreux villages et communes sont enclavés pendant l’hivernage, en plus du fait que plusieurs zones sont confrontées à l’insécurité ».
Les cours à distance « inventés par le ministère de l’Education qui a voulu ruser avec les travailleurs de l’Education, sont totalement inadaptés, tant du point de vue pédagogique que didactique », selon Dr Alain Zoubga qui estime que ces cours « excluent l’écrasante majorité des enfants qui n’ont pas accès à internet et à la télévision, et qui peuvent difficilement suivre des cours à la radio ».
En tout état de cause, « ce n’est certainement pas après avoir coupé abusivement les salaires des enseignants et provoqué un bras de fer inutile avec les travailleurs du département que le ministère en charge de l’Education nationale peut espérer une reprise sereine des cours », ont avancé les opposants qui s’inquiètent car « si rien n’est fait, nous allons droit vers une année blanche, au détriment de nos chers enfants, ce qui pourrait hypothéquer sérieusement leur avenir ».
C’est pourquoi pour éviter une telle situation catastrophique, l’opposition par la voie de ses porte-parole du jour, demande au gouvernement, entre autres, de « réparer les injustices commises sur le personnel notamment les coupures et suspensions illégales de salaires, l’annulation de la mesure d’extension de l’Impôt unique sur les Traitements et Salaires (IUTS), d’impliquer tous les acteurs concernés dans la recherche de solutions adéquates et de reprendre langue rapidement avec tous les syndicats de l’Education, avec des gages de sincérité ».
Dans cette même optique les conférenciers ont souhaité que le gouvernement permette aux classes intermédiaires de calculer leurs moyennes de l’année sur la base des deux trimestres quitte à prévoir une rentrée scolaire anticipée en septembre pour des cours de mise à niveau ou de rattrapage.
L’Opposition politique demande également aux syndicats de faire preuve de « solidarité et de sacrifices comme de par le passé, non pas pour ce gouvernement qui a perdu toute crédibilité mais pour les enfants de la nation dont l’avenir risque d’être compromis ».
Par Bernard BOUGOUM