Le gouvernement burkinabè et le monde syndicaliste se sont retrouvés, ce lundi 19 juillet 2021, autour de la table de dialogue sur les différentes préoccupations, après quatre ans de suspension.
Cela fait quatre ans que le dialogue gouvernement syndicats a été suspendue pour non entente sur des questions de préalable. Ce lundi 19 juillet 2021, c’est le retour des protagonistes sur la table des négociations.
«Je voudrais tout d’abord me réjouir que les organisations syndicales de notre pays et le gouvernement puissent se retrouver aujourd’hui pour renouer les fils du dialogue», a dit le Premier ministre, Christophe Dabiré, qui a souhaité que cette rencontre puisse apporter des réponses satisfaisantes aux préoccupations.
Selon le Premier ministre, «les travailleurs ont des préoccupations (…), et il appartient au gouvernement de (les) prendre en charge (…), de discuter de façon franche avec les partenaires sociaux, de dire ce qui est possible (de faire), pour que nous nous entendions sur la manière d’apporter des réponses appropriées à ces différentes préoccupations».
M. Dabiré a fait savoir que le dialogue social doit être «permanent avec les travailleurs et avec le patronat de manière à ce qu’on puisse s’accompagner pour construire (le Burkina), créer des emplois, créer des richesses et remettre (le) pays sur le chantier de la croissance».
«Les membres du gouvernement qui ont un certain nombre de syndicats dans leur secteur doivent pouvoir maintenir le contact de façon permanente, discuter avec les syndicats, apporter les réponses appropriées aux préoccupations de manière à ce que nous puissions déjà tapisser le monde du dialogue social à la base et ensuite quand il y a des questions qui dépassent le niveau sectoriel qui nécessitent une intervention au niveau national, que le Premier ministre puisse s’en saisir ou que le président puisse s’en saisir (…) pour créer un climat apaisé, propice à la production et à la productivité des travailleurs», a-t-il dit.
Le président du mois des Centrales syndicales, Abdoulaye Ernest Ouédraogo, par ailleurs secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina, a, lui aussi, salué la tenue de la présente rencontre avant de relever «l’état très déplorable» du dialogue social au Burkina.
«Nous avons régulièrement formulé des récriminations à l’absence de suite aux demandes d’audiences et aux correspondances de l’UAS (Unité d’action syndicale), la non tenue de la rencontre Gouvernement-Syndicats depuis 2017, la non tenue de la commission mixte paritaire des négociations salariales du secteur privé depuis la première session en 2012, la non convocation de la commission nationale du SMIG, le manque de considération à l’égard de l’UAS, la très faible implication des organisations syndicales et travailleurs dans l’élaboration des textes», a déclaré M. Ouédraogo.
Il est revenu sur ce qu’il appelle «la tentative de remise en cause du sit-in, les licenciements abusifs, la suspension de salaires de plus de 700 agents, des affectations arbitraires, le refus d’exécution des décisions de justice».
Cette rencontre qui se tient du 19 au 23 juillet 2021, sera une occasion pour le gouvernement et les syndicats d’aborder plusieurs points, notamment l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, le respect de la liberté syndicale.
«Cette rencontre tant attendue arrive à un moment où le Burkina traverse des phénomènes de terrorisme et autres qui ne sont pas de nature à faciliter la vie des Burkinabè. Cela fait partie également de nos préoccupations. Nous ne voulons pas tirer la couverture seulement sur les travailleurs mais sur l’ensemble des Burkinabè parce qu’aujourd’hui, il faut voir la dimension Burkina Faso et aider à ce qu’on puisse avancer», a affirmé le président du mois des Centrales syndicales, soutenant que «les questions seront examinées tout en tenant compte (des) réalités, de ce que (les Burkinabè) vivent au quotidien».
Par Daouda ZONGO