Accueil A la une Burkina/Sécurité: des manifestants crient leur ras-le-bol et manifestent leur soutien au Mali

Burkina/Sécurité: des manifestants crient leur ras-le-bol et manifestent leur soutien au Mali

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Des manifestants regroupés au grand marché de Ouagadougou

Des populations de la ville de Ouagadougou ont répondu en nombre, samedi 22 janvier 2022, à l’appel à manifester de l’organisation de la société civile ‘’Sauvons le Burkina’’. Elles ont manifesté dans certaines artères de la capitale burkinabè, en décriant la gestion de la crise sécuritaire par les autorités et ont également exprimé leur soutien au peuple malien sous emprise des sanctions de la CEDEAO. Les lieux de commerce, les stations à essence et bien d’autres endroits de vente ont été fermés aux environs des zones de manifestation.

Le mouvement ‘’Sauvons le  Burkina’’ a réussi à mobiliser du monde en dépit de l’interdiction de la marche par la mairie de Ouagadougou. Les alentours de la mairie centrale et certaines autres avenues étaient, par ailleurs, quadrillées depuis 7h par les Forces de l’ordre.

Les manifestants ont essuyé des jets de gaz lacrymogènes

Mais dès 8h, les manifestants étaient déjà en place dans l’espace ouvert devant la Cathédrale. De cet endroit, ils ont pris l’avenue de la Cathédrale pour rallier le rond-point des Nations unies en passant par le grand marché de Ouagadougou.

Des vuvuzelas et autres sifflets dans la bouche, banderoles et pancartes en main, ils criaient leur ras-le-bol par rapport à la gestion de la crise sécuritaire par les autorités burkinabè. «Au Nord, certaines zones sont inaccessibles et ils ne font rien. S’ils ne peuvent pas, ils n’ont qu’à laisser, nous sommes fatigués. A Ouahigouya, à Titao, les gens souffrent. Le sac de riz de 25 kg est vendu à 23 000 voire 25 000 F CFA. Où allons-nous?», cri de colère d’une manifestante qui s’est dite originaire de la région du Nord.

Sans commentaire!

Les manifestants ont également manifesté leur soutien au peuple malien sous l’emprise des sanctions de la CEDEAO et exprimé leur opposition à la présence de la France dans la sous-région. «Soutenons le peuple malien, ne les abandonnons pas»; «Ensemble disons non à la France, merde la France», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. Dans la foule, certains criaient leur colère au regard du climat sécuritaire délétère alors que d’autres scandaient le nom du Colonel Assimi Goïta, le président de la Transition au Mali.

Les manifestants dispersés à coup de gaz lacrymogènes

Les manifestants étaient sur le point de rejoindre le rond-point des Nations Unies quand ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les Forces de l’ordre. Les premiers projectiles ont provoqué un véritable sauve-qui-peut dans les rangs des marcheurs qui ont battu en retraite dans le grand marché.

Quelques pancartes de soutien au Mali

S’en est suivi un affrontement à distance entre les manifestants et les Forces de l’ordre. Les manifestants lançaient des pierres et les CRS (Compagnie républicaine de sécurité) répliquaient avec des gaz lacrymogènes. Les hostilités se déroulaient essentiellement sur les avenues de la Nation et les différentes rues autour du grand marché.

Des manifestants interpellés, un journaliste blessé

Dans les courses poursuites, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de quelques  manifestants. Au moins deux ont été arrêtés, avons-nous pu constater sur place. Dans les échauffourées, un journaliste de la chaîne de télé LCA a été blessé. Il a reçu un projectile au bras aux environs du rond-point des Nations Unies. Il a été secouru sur place par une équipe de la Croix-Rouge.

Coup de colère des manifestants

Des voies ont été bloquées par les marcheurs pour empêcher les usagers de circuler. La Police, après des négociations vaines, a dispersé les frondeurs pour dégager la circulation. Les commerces aux alentours des zones de manifestations ont fermé. Les stations à essence, les commerçants de rues et autres vendeurs ont fermé boutique.

Des manifestations ont eu lieu dans certaines autres villes du Burkina Faso, notamment au Nord et à l’Ouest du pays. Selon des informations parvenues à Wakat Séra, le siège du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a été saccagé par des manifestants à Kaya, dans le Centre-Nord).

Par Siaka CISSE (Stagiaire)