Inexorablement, 2019 s’en va avec ses moments de joie et de douleur pour céder la place à 2020, qui, implacablement s’étirera à partir de ce mercredi 1er janvier et s’étiolera pour s’éteindre également le 31 décembre prochain. Ainsi s’accomplira maintenant et toujours selon le cycle immuable du calendrier que l’Etre suprême que nous autres appelons DIEU a donné l’intelligence aux humains de mettre en place. Et comme à l’accoutumée, sur tous les continents qui sont dans la même époque calendaire, les humains se présenterons les vœux, les mêmes que l’année passée mais que l’on remet au goût du jour en espérant qu’ils seront exaucés cette fois-ci. Santé, paix, bonheur sont les vedettes de la litanie perpétuelle de ses souhaits qui meubleront ces premiers jours de 2020. Et beaucoup d’argent, ajoutent les plus pragmatiques qui sont conscients que sans ce dieu à qui rien, ni personne d’ailleurs, ne résistent, à part Dieu lui-même. On fera ripaille, surtout que ce premier jour de l’an est férié et payé. «Aujourd’hui, tout est permis», comme le chante si bien la compagnie créole. Mais malheureusement, l’excès aussi s’invitera à la fête et donnera encore du travail, et beaucoup de travail aux vaillants sapeurs-pompiers, policiers, militaires, agents de santé et toutes ces merveilleuses personnes qui veillent sur nous, jour et nuit. A ces vœux de citoyens lambda se greffent ceux des politiques et autres personnalités.
Bien triste qu’elle fût, l’année 2019 pour le Burkina Faso qui est dans l’œil du cyclone terroriste depuis cinq maintenant. Et c’est bien normal que les vœux de toutes les Burkinabè et de tous les Burkinabè se cristallisent autour des attaques terroristes macabres qui endeuillent un pays qui jusqu’en 2016, date de «l’attaque de Cappuccino», constituait un havre de paix dans un désert sahélien pris en otage par des jihadistes et brigands de tous acabits. La situation ne peut être davantage dramatique pour des populations burkinabè qui pleurent constamment leurs morts et qui sont contraintes à l’exil dans leur propre pays. Que dire des Forces de défense et de sécurité qui, malgré leur bravoure, sont surprises par la puissance de feu et la connaissance du terrain de l’ennemi en face? Pire, la porosité des frontières, les conflits intercommunautaires et l’inopérante Force du G5 Sahel qualifiée à raison par bon nombre d’observateurs comme institution mort-née, ont rendu difficile à gagner, cette guerre asymétrique imposée au Burkina Faso et ses voisins malien, nigériens, tchadien et mauritanien, par les forces du mal. Certes, le soutien de forces partenaires aux armées nationales du G5 Sahel, comme la force française Barkhane et la Minusma (Mission des Nations unies pour le Mali), font subir quelques revers aux terroristes décidés à se sanctuariser dans le Sahel, forts du soutien des éléments de l’Etat islamique (EI), mis en déroute en Syrie. Mais les victoires d’étape contre le terrorisme, véritable mal qui gangrène aujourd’hui le monde, sont loin d’anéantir l’hydre dont la capacité de régénérescence est redoutable. La nouvelle année va-t-elle rimer avec de nouvelles stratégies pour rendre au Burkina Faso, en particulier, et au monde en générale, la sérénité idoine pour le développement?
Et comme la tradition nous l’y contraint, nous souhaitons à chacun et à tous, «une bonne et heureuse nouvelle année». En tout cas, 2020 sera ce que nous voulons qu’elle soit!
Par Wakat Séra