Trois représentants du ministère du Développement Industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises ont rencontré la presse le vendredi 27 mai 2022 pour expliquer aux journalistes le mécanisme de fixation des prix des produits de grande consommation. Le directeur général de la Réglementation et du Contrôle des prix, Moumouni Doulkom, a déclaré que sur une miche de pain vendue au Burkina actuellement, il y a « 40 FCFA de marge pour les distributeurs ».
Depuis quelques semaines, les prix des produits de grande consommation comme l’huile, le riz, le maïs, le sorgho, le savon, le haricot, le mil, le niébé, entre autres, ont connu une hausse vertigineuse au Burkina Faso, de telle sorte que certains produits ont vu leur prix doublé sinon même triplé sous le regard impuissant des consommateurs.
Pour faire comprendre les procédures de fixation des prix des produits de grande consommation au Burkina Faso, M. Doulkom, le secrétaire permanent de la Commission nationale de la Concurrence et de la Consommation (CNCC) et le coordonnateur de la Brigade mobile de contrôle économique et de la répression de la fraude (BMCRF), Yacouba Billa, ont, par des projections, expliqué en détails aux journalistes ce qui encadre les prix des biens et services soumis au contrôle.
Le gouvernement est conscient de la sensibilité des produits de grande consommation selon les conférenciers. C’est pourquoi d’ailleurs, il avait « règlementé 24 produits de grande consommation », a signifié le directeur général de la réglementation et du contrôle des prix qui a pointé d’emblée du doigt la cupidité de certains commerçants inciviques qui ne respectent pas la loi comme prévu par les textes.
Sur l’actualité autour de l’augmentation du prix de pain de 50 FCFA la miche, M. Doulkom a déclaré que depuis des mois, il y a eu plusieurs rencontres entre le Gouvernement et les patrons des boulangeries et pâtisseries pour trouver une issue commune puisque le pain répond au régime des produits de fabrication locale. « Les produits de fabrication locale ou d’importation sont soumis aux régimes des prix fixés », a-t-il dit, notant que seuls «les services de transports de personnes sont soumis au service de liberté contrôlée des prix ».
«Il y a une commission d’homologation des prix qui s’étend en situation de crise à une commission tripartite. », a-t-il continué, insistant que lors de ces rencontres, « plusieurs propositions ont été faites en vue d’améliorer la marge bénéficiaire des boulangers» avant le blocage du dialogue qui avait amené certains d’entre eux à décider unilatéralement de l’augmentation des 50f sur la baguette de pain mercredi dernier.
A l’en croire, vu la hausse du coût de la tonne de farine de blé, le Gouvernement même avait concédé que les boulangers et pâtissiers procèdent à une augmentation substantielle mais ils s’arc-boutaient sur les 50F alors que le Gouvernement ne pouvait accepter cela car la jugeant « exagérée ».
A la question de savoir ce que le Gouvernement a concédé hier jeudi après avoir convenu avec les boulangers de maintenir le prix du pain à 150 FCFA, Moumouni Doulkom dit n’avoir pas pour le moment des éléments d’informations. Il a par contre laissé entendre que les parties prenantes dans cette affaire doivent se rencontrer ultérieurement ce soir ou les jours à venir pour définir les différentes concessions en vue de soulager le consommateur.
La fixation des prix des biens et services est « très bien réglementée », a affirmé le SP de la CNCC, Daouda Ouédraogo, qui a présenté la loi organisant les prix au Burkina Faso. Il s’est appesanti sur les conditions dans la forme comme dans le fond en matière de fixation des prix.
Le coordonnateur de la BMCRF a quant à lui, jugé les sanctions contre les commerçants véreux actuellement, pas à la hauteur pour les dissuader. A suivre ses propos, la flambée des prix des produits de grande consommation est souvent l’œuvre de certains esprits malsains qui passent par les réseaux sociaux pour ventiler les nouveaux et profiter les appliquer tant que les services ne mettent pas la main sur eux.
C’est pourquoi, il a appelé les consommateurs « à ne pas hésiter » à dénoncer les vendeurs qui ne respectent pas la règlementation. Et cela devra concerner non seulement, les différents articles soumis à la réglementation mais aussi les stockages ou grands dépôts des opérateurs économiques.
Selon M. Billa, la sanction aux infractions liées à la règlementation des prix est de « 5 000 F à 10 millions FCFA », selon la faute commise. Quant à la loi sur l’obligation de déclarer les lieux de stockage, tout manquement à ce niveau est puni d’une amende allant de « 500 000 à 100 millions FCFA ».
Par Bernard BOUGOUM