L’Association des Victimes des Sociétés de Trading au Burkina Faso (AVST/ BF), a dénoncé, une « lenteur » dans le traitement de leur dossier, dans une déclaration transmise à Wakat Séra ce mercredi 2022. L’AVST s’offusque du fait que « monsieur BREBA a créé sa société de placement et fait dissiper les investissements de plus de 4 000 personnes à hauteur de plusieurs milliards de FCFA sans être inquiété jusqu’à nos jours ». Les victimes des sociétés de trading, dans les jours à venir, si la situation n’évolue pas, comptent marcher sur la justice afin de dénoncer la « lenteur » dans le traitement de leur dossier et demander un « traitement rigoureux ».
Déclaration liminaire
Bonjour chers Hommes de média, et merci d’être présents à cette présente conférence de presse. Cela fait exactement une année et quelques jours que l’Association des Victimes des Sociétés de Trading au Burkina Faso (AVST/ BF) vous conviait à une énième conférence de presse, précisément le 13 novembre 2021. Un an après vous êtes restés à nos côtés toujours engagés pour la manifestation de la vérité. Permettez-nous de saluer votre constante et votre amour pour la justice.
Depuis 2019 nous sommes à couteau tiré avec quatre sociétés de placements que sont Globumi, Glofas, Royal finance, et Barka Finance. Les responsables de ces sociétés, animés de mauvaise foi et de malhonnêteté se sont dissipés dans la nature avec notre dû après le dégel des fonds ordonné par la justice de notre pays en mars 2020. On se rappelle que le Parquet avait ordonné le gel des capitaux pour soupçons de blanchiment et financement de terrorisme. L’Etat, à travers le ministère des Finances et de l’Economie est à l’origine de cette crise puisqu’aucune mesure administrative conservatoire en amont n’a été prise pour le remboursement des fonds collectés, au moment où les autorités demandaient aux sociétés de trading de mettre fin à leurs activités. A noter que ces entreprises ont été créées en toute légalité sous le nez et la barbe de nos autorités.
S’en est suivi une décente aux enfers pour les investisseurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Des morts, des divorces, des emprisonnements, des suicides ne peuvent être comptabilisés et la saignée se poursuit jusqu’à nos jours. Les sociétés incriminées n’ont rien fait de concret pour rassurer leurs victimes depuis lors. Après maintes négociations et tractations nos bourreaux n’ont montré aucune volonté de payer les investisseurs qui ont usé de toutes les voies pour la résolution de la crise et rentrer dans leur droit.
Pour commencer Globumi qui prétendait payer par billetage a déclaré qu’elle va procéder par rapatriement des fonds, avant d’annoncer contre toute attente avoir perdu tous les fonds. A l’issu d’un moratoire de 6 mois que nous leur avons accordé, la situation n’a guère évoluée malgré les concessions faites par les investisseurs. Glofas, quant à elle, est restée silencieuse et n’a procédé à aucun paiement. Barka finance n’a pas fait mieux. Le responsable de Royal finance, Monsieur Franck AMADJAKO de nationalité Béninois, après avoir vidé ses comptes a quitté le Burkina sans être inquiété et circule à travers le monde en toute impunité. On peut retenir que rien n’a évolué et le chao est réel.
Chers Hommes de média,
Fondant nos espoirs sur la justice du Burkina Faso, nous avons vite déchanté. En effet, un audit des comptes commandité par la justice a été fait par Monsieur Jean Michael BREBA, un individu louche, peu recommandable qui a déjà des démêlés avec la justice. En effet Monsieur BREBA avait créé sa société de placement et a fait dissiper les investissements de plus de 4 000 personnes à hauteur de plusieurs milliards de FCFA sans être inquiété jusqu’à nos jours. Tenez-vous bien, ce dernier est l’ami du premier responsable de Globumi, Monsieur Hyppolite B. SOMBIE. N’importe quel quidam peut-il se prévaloir d’être un expert et collaborer avec la justice. Sur quelle base Monsieur BREBA a-t-il été retenu ? a-t-il fait preuve d’impartialité ? Ne voyant pas le bout du tunnel, les investisseurs après avoir esté en justice de manière individuelle ont décidé d’un commun accord de confier leur dossier au cabinet d’avocat TARAORE et GOUEM. Ces derniers ont pu se constituer en mars 2022 et le travail se poursuivi tant bien que mal.
A l’entame de leur prestation les avocats ont demandé au juge d’instruction de nombreux actes, entres autres, les fichiers numériques relatifs aux mouvements sur les comptes des sociétés de placements des fonds, le rapport d’expertise, les comptes rendus d’audition etc. Pour les auditions des personnes ressources notamment les DAF des dites sociétés de placements, les banques ; nos avocats se sont heurtés à des obstacles de plusieurs ordres. En effet le juge d’instruction jusque-là n’a pas daigné entendre les banques par ou les fonds ont transité, encore moins les DAF des sociétés incriminées. Dans l’une des correspondances que le juge d’instruction a adressés à nos conseils il dit et je cite : « dans la mesure du possible je vais demander à rencontrer X et Y ». Certaines expertises complémentaires se font toujours et encore attendre. Qu’est ce qui bloque réellement les auditions de certaines personnes qui sont sur le territoire burkinabè ? Nous osons espérer que les autorités judiciaires ne soient pas insensibles face à la misère de plus de 70 000 âmes.
La question de l’extradition du responsable de la société Royal finance, Monsieur Franck AMADJAKO a été discutée avec le juge d’instruction à plusieurs reprises. Jusque-là le dossier d’extradition de son premier responsable qui doit être traduit au niveau du ministère des Affaires étrangères traine toujours dans les tiroirs. S’agissant de Glofas dont le responsable est Monsieur Moussa KERELA, les conseils ont indiqué que le déblocage des fonds n’est toujours pas effectif pour des raisons que nous ignorons. A ce sujet des actes d’huissier ont été envoyés aux banques pour les avertir de l’arrivée des fonds, le broker qui détient les fonds à l’étranger a été rassuré quant à la destination et l’usage des fonds mais jusque-là mystère et boule de gomme.
Les requêtes en saisie conservatoire ont été faites sur demande des conseils. La somme de 900 000 F CFA a été retrouvée dans le compte de l’un de nos créanciers. Les enquêtes ont aussi révélé que des responsables de Globumi après le dégel des fonds se sont fait des chèques en leur nom pour retirer l’argent dans les banques. Pour la suite de la procédure, les conseils ont souhaité être associés aux auditions. Les responsables de Barka Finances avec à leur tête Monsieur Ousmane ZORINGRE, loin de faire du trading ont utilisés notre argent pour créer une structure de micro finance au capital de 1 milliard de F CFA en plus d’une société de transport. Le siège est situé à Larlé non loin de l’Ecole nationale de Police et des rails. A noter que la société immobilière qui est né après dégel des fonds devait proposer des parcelles aux investisseurs en compensation de leur investissement. Toutes ces actions ont été menées sans tenir compte des conditions édictées dans l’ordonnance de dégel prise par le juge d’instruction.
La situation va de mal en pis. Les responsables de Gobumi, DIALLO et SOMBIE avait bénéficié des faveurs du juge pour quitter la prison trois fois par semaine. Il s’agissait de pouvoir quitter les geôles pour trader en vue d’un remboursement des investisseurs. Aucun point sur ses résultats n’a été fait aux investisseurs par les intéressés, n’en parlons pas la justice. Personne n’a reçu un copeck.
Pire, à la veille de la prise du pouvoir par les nouvelles autorités, la liberté provisoire a été accordée à ces deux responsables de Globumi qui doivent environ 20 milliards aux investisseurs. La cour d’Appel qui est à la base de cela n’a pas daigné associer nos conseils comme le prévoit la procédure. En effet aucune correspondance n’a été envoyée aux conseils, si bien que ni le juge d’instruction, ni les investisseurs ne savent les conditions et le pourquoi de cette libération.
Nous lançons un appel aux nouvelles autorités notamment le président de la Transition, Ibrahim Traoré, qui a choisi avec son gouvernement de changer de paradigmes. Le justiciable burkinabè veut bien croire à la bonne foi de la justice mais cette dernière ne rassure guère dans sa démarche. Dans les jours à venir si la situation n’évolue pas nous allons marcher sur la justice afin de dénoncer la lenteur dans le traitement de notre dossier et demander un traitement rigoureux.
Ensemble nous vaincrons !!
Association des Victimes des Sociétés de Trading au Burkina Faso (AVST/ BF)
Président : Moumouni Fabré