Le coordonnateur national de la Coordination pour une Transition Réussie (CNTR), Pascal Zaïda, délégué à l’Assemblée Législation de la Transition (ALT), a révélé ce jeudi 14 juillet 2022 que le président burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, « de mai à juin, a échappé à deux coups d’Etat », lors d’une Assemblée générale de l’organisation tenue autour du thème : « Cohésion sociale et réconciliation nationale dans un contexte sécuritaire difficile », à Ouagadougou. La CNTR à travers cette AG a invité les Burkinabè « à s’unir » pour ensemble construire le Burkina Faso, un pays qui subit depuis janvier 2016, des attaques terroristes.
«Il y a trop de problèmes. Je vais vous dire une chose. De mai à juin, Damiba a échappé à deux coups d’Etat. Nous sommes à l’ALT, nous sommes réduits à néant. Lorsque je parle on me dit que je suis un fou », a déclaré Pascal Zaïda pour qui cela sera «très grave » dans le contexte sécuritaire fragile que traverse le pays.
La CNTR vous a invités « aujourd’hui pour qu’on parle de paix, de cohésion sociale et de réconciliation nationale. Il n’y a pas quelqu’un dans ce pays qui a parlé de la réconciliation nationale puisque moi Pascal Zaïda », a avancé son coordonnateur national.
«J’ai été le premier à demander le retour de tous ceux qui étaient exilés sur la base de l’Insurrection de (fin octobre) 2014. Au début nous avons été mis de côté. J’ai payé le prix et aujourd’hui cette question est une réalité nationale », a rappelé Pascal Zaïda qui a enchaîné qu’« on n’est pas contre quelqu’un. Nous voulons seulement faire en sorte que la culture de la paix soit la motivation de tout Burkinabè».
Selon ce membre désigné au titre des Organisations de la société civile pour siéger à l’ALT, il est « mis à l’écart avec ceux qui partagent son point de vue » au sein de l’organe législatif de la transition. « On est marginalisés dans l’ALT mais on ne regarde pas le visage pour défendre nos positions, on le fait dans l’intérêt du pays », s’est-il exclamé.
Les membres de la CNTR qui dit avoir implanté des bases dans des arrondissements de la capitale burkinabè appellent les populations à l’union et à la solidarité pour faire face à l’hydre terroriste et à la situation humanitaire préoccupante, vu que le pays enregistre près de deux millions de personnes déplacées internes ayant fui les attaques terroristes.
«Si quelqu’un a appris que Zaïda a mal parlé sur une radio, je lui demande pardon. Si à un moment donné dans les débats, dans mes propos, j’ai parlé et ça ne vous a pas plu, je vous demande aussi pardon. Il faut qu’on s’unisse pour soutenir le pays. Nous voulons demander aux uns et autres de cultiver l’esprit de la solidarité, de l’humilité, le pardon et surtout le vivre-ensemble. La paix n’a pas de prix », a indiqué Pascal Zaïda, pour qui, « la paix pour un pays comme le Burkina Faso qui n’a pas de ressources en dehors des êtres humains, n’a pas de prix. On a qu’à se mettre ensemble pour construire ce pays».
Aux dirigeants de la transition, la CNTR les appelle à être vigilants pour éviter les mauvais conseillers. « Ils (MPSR) ont été mal conseillés et ils sont toujours mal conseillés », a martelé à cet effet M. Zaïda qui dénonce une forme de transmission du pouvoir dont voudraient s’adonner certains membres du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), la junte au pouvoir.
«Nous avons besoin que pour les élections à venir, il n’y ait pas d’exclusion. Qu’on donne la chance à tous les candidats et que le meilleur gagne. Nous n’allons pas être d’accord avec une forme de transmission du pouvoir. Il n’y aura pas une transmission du pouvoir dans ce pays », a-t-il martelé.
Lors de cette AG, les responsables de la CNTR ont aussi mis en garde l’activisme politique auquel s’adonnent certains acteurs politiques, notamment ceux qui étaient aux affaires et qui ont été balayés par les militaires. A ces derniers, Pascal Zaïda dit comprendre que perdre le pouvoir n’est pas une chose aisée mais ils doivent se faire à l’évidence que « le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti de l’ex-président Roch Kaboré) ne viendra pas au pouvoir ». « On est dans un coup d’Etat et non une insurrection », a rappelé le coordonnateur national de la CNTR, une organisation soutenue par l’Union union européenne.
Des propositions consignées dans des fiches physiques, allant dans le sens d’une transition réussie à savoir un message de paix et de réconciliation, selon la CNTR, ont été remises aux journalistes.
Par Bernard BOUGOUM