L’Organisation des Nations Unies (ONU) est «gravement préoccupée par le changement inconstitutionnel du Gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier 2022», selon une déclaration qu’elle a faite le mercredi 9 février 2022. Dans son document, l‘organe international n’utilise pas le terme de coup d’État militaire et n’exprime pas de condamnation.
Dans le texte approuvé après de difficiles négociations, notamment avec la Russie, selon des diplomates, les 15 membres du Conseil de sécurité disent «prendre note» de la suspension du Burkina Faso de l’Union africaine (UA) et de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) «jusqu’au rétablissement rapide et effectif de l’ordre constitutionnel par les autorités militaires».
Une précédente version de la déclaration réclamait à la junte «de faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel», mais cette requête a été écartée du texte par Moscou lors des négociations, selon une source diplomatique requérant l’anonymat citée par le journal Le Monde.
Dans la déclaration adoptée, le Conseil se dit «préoccupé par l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de Gouvernement dans la région», allusion faite aux coups d’Etat militaires survenus au Mali et en Guinée. Il fait également part de son inquiétude face à «l’augmentation des activités terroristes et la situation socio-économique désastreuse» dans la région.
Les membres du Conseil expriment aussi «leur soutien aux efforts de médiation régionaux» pour résoudre la crise au Burkina Faso. En effet, une mission conjointe de représentants de la CEDEAO et du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest a été envoyée récemment dans le pays.
Rédigé par le Ghana, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et qui assure la présidence de la CEDEAO, le texte fait suite à une réunion le mardi 8 janvier 2022 à huis clos du Conseil de sécurité sur le Burkina Faso, demandée par les trois membres africains de l’instance (Ghana, Kenya, Gabon).
Samedi 5 janvier 2022, un décret présidentiel du nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a créé une commission chargée d’élaborer un projet de charte et d’agenda de la transition dans le pays.
Par Lassané Sawadogo (Stagiaire)