Accueil A la une Burkina: un gendarme en fuite après avoir abattu un orpailleur (MBDHP) 

Burkina: un gendarme en fuite après avoir abattu un orpailleur (MBDHP) 

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Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) section Mouhoun, dénonce « l’assassinat crapuleux » de Coulibaly Doyé Zaniyè Pierre, orpailleur domicilié à Tchériba. 

C’est le 13 avril 2020 aux environs de 20 heures que l’alerte a été donnée sur l’assassinat de Coulibaly Doyé Zaniyè Pierre, orpailleur domicilié à Tchériba. Il a été froidement abattu de deux balles dans la poitrine par un gendarme, actuellement en fuite, après une violente altercation.

Le corps de la victime a immédiatement été enlevé la même nuit et inhumé le lendemain dans son village Natal (Souri, situé à 3 kms de Dédougou).

Ce crime odieux, commis dans la Région de la Boucle du Mouhoun, survient après les meurtres de Bokoum Salif, Sidibé Yéro et de la policière municipale Sama Rolande, qui sont restés jusque-là sans suites.

Les violences exercées sur les populations par certains éléments des FDS dans certaines contrées de la Région de la Boucle du Mouhoun aux heures du couvre-feu instauré en vue de la prévention contre la pandémie du corona virus, présageaient de ce qui devait arriver à Tchériba.

En effet, dans les villes comme dans les campagnes de la Région, des citoyens arrêtés sous le couvre-feu subissent des traitements cruels, inhumains et dégradants, faits de bastonnades et d’humiliations, comme ce fut le cas dans la ville de Dédougou le 21 mars 2020 (1er jour de l’entrée en vigueur du couvre-feu), où un homme âgé de plus de 72 ans a fait partie de personnes passées à tabac et blessées par des éléments des FDS.

De même :
le dimanche 29 mars 2020, des éléments des FDS ont asséné un violent coup à la tête d’un jeune du nom de Soré Amadé, alors qu’il regagnait précipitamment son domicile, aux environs de 19h15mn ;

le 5 avril 2020, un élément des FDS en civil, posté à un carrefour au secteur n°2 de la ville de Dédougou et muni d’une cordelette, a frappé et blessé plusieurs personnes qui regagnaient leurs domiciles, au prétexte qu’elles ne respectaient pas le couvre-feu.
De telles dérives, inadmissibles, indiquent à souhait qu’au plus haut sommet de l’Etat et au sien des FDS, certains gardent toujours les réflexes et les comportements dignes d’un Etat d’exception. Pendant que certains, en toute discrétion, encouragent ces pratiques, d’autres les soutiennent ouvertement, ainsi que l’illustre la sortie malheureuse du Ministre Porte-parole du gouvernement, Rémi Fulgence Dandjinou, clamant haut et fort que ceux qui ne respecteraient pas le couvre-feu, le feraient à leurs risques et périls.

MBDHP = Rigueur et constance dans la promotion, la protection et la défense des droits de l’Homme
Des propos qui viennent en opposition à l’esprit et la lettre des termes du communiqué du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, déplorant les actes de tortures et appelant les FDS au respect strict des principes et règles de l’Etat de droit dans l’exercice de leurs missions.
Face à cette situation, la section du MBDHP du Mouhoun :
Dénonce vigoureusement :
l’assassinat crapuleux de Coulibaly Doyé Zaniyè Pierre ;

les actes de violence perpétrés sur les populations depuis l’instauration du couvre-feu ;

Exige :
que le meurtrier de Coulibaly Doyé Zaniyè Pierre soit recherché, appréhendé, jugé et condamné conformément à la loi ;

que la lumière soit faite sur les dossiers de Bokoum Salif, Sidibé Yéro et Sama Rolande ;

l’arrêt des traitements cruels, inhumains et dégradants exercés sur les citoyens aux heures de couvre-feu.

Appelle :
les populations au calme et à la discipline et les invite à la prudence et au respect strict des heures de couvre-feu, des mesures d’hygiène, de la limitation des déplacements, de l’interdiction de rassemblements de plus de 50 personnes ;

ses militants, l’ensemble des démocrates et leurs organisations à se mobiliser et à poursuivre avec détermination, la lutte contre l’impunité et pour le respect des droits de l’homme dans notre Région, la Boucle du Mouhoun.

Dédougou, le 20 avril 2020.

Le Bureau de la Section