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Burkina: un mouvement appelle à une «rupture avec les mauvaises pratiques»

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Le mouvement burkinabè «Mobilisation des intelligences pour le Faso» (MIFa), une nouvelle organisation de la société civile qui compte en son sein des membres comme les professeurs Etienne Traoré, Taladidia Thiombiano et Dr Christine Paré, a appelé, le mardi 26 juillet 2022, face à la presse à Ouagadougou, à une «rupture avec les mauvaises pratiques» de gouvernance, dans le but de «faire avancer le pays».

L’organisation de la société civile «Mobilisation des intelligences pour le Faso» (MIFa), regroupant en majorité des universitaires, mécontente de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le Burkina Faso, a soutenu, le mardi 26 juillet 2022, au cours d’une conférence de presse, que les Burkinabè «doivent réussir une double opération au niveau de la gouvernance étatique» afin de «faire avancer le pays».

Pour ce mouvement, il faut «une rupture avec les mauvaises pratiques» de gouvernance». «Il nous faut réussir une rupture radicale avec la politique politicienne, avec le vol et la corruption devenus standards d’Etat, et surtout une réelle réhabilitation des valeurs qui ont valu à notre pays le surnom de «Pays des Hommes intègres», a fait savoir l’un des porte-paroles, Ollo Mathias Kambou, Assistant de Recherche et Doctorant en Science de la population à l’Université de Ouagadougou.

Pour le Pr Etienne Traoré, qui a annoncé sa démission de son parti «Burkina Yirwa» pour mieux s’occuper de ce nouveau mouvement, si les Burkinabè veulent «que (le) pays avance», il faut arrêter de «chercher l’argent comme ça se fait aujourd’hui, de façon indue, malhonnête, (en) allant en politique».

«Il faut qu’on donne un autre visage de la politique. La politique, ce n’est pas fait pour s’enrichir par n’importe quel moyen et c’est ça qui se passe dans notre pays», a soutenu le Pr Traoré, déclarant que «les plus grands voleurs» se trouvent «dans la politique» et «si on n’arrête pas ça (le Burkina) n’ira nulle part».  

Par ailleurs, les membres de la MIFa appellent à une «union sincère des citoyens sur la base des valeurs démocratiques et républicaines que sont la justice, la probité, l’égalité, la solidarité, la paix et la cohésion sociale», souhaitant que l’exemple vienne d’en haut, «ceux qui gouvernent».

Pour mieux lutter contre l’insécurité, la MIFa estime que «l’Armée doit abandonner les lambris du pouvoir politique et investir résolument et en rangs serrés le théâtre des opérations». «Sa réorganisation complète en vue d’une plus grande efficacité et efficience incombe dorénavant à un véritable pouvoir civil crédible légitimement investi et chargé de définir l’ensemble des nouvelles orientations conduisant à la victoire», a laissé entendre M. Kambou.

«Pour une refondation positive et qualitative» du Burkina, la «Mobilisation des intelligences pour le Faso», propose que soit dissout le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), que le président Paul Henri Damiba rende sa démission et une «convocation d’Assises nationales souveraines pour proposer une orientation et une nouvelle intelligence politiques appropriées en vue d’une transition authentique qui posera les fondements de la renaissance de l’Etat-Nation et d’une démocratie véritable loin de l’improvisation et perpétuel recommencement».

En mettant ce mouvement MIFa en place, Etienne Traoré et ses camarades «recherchent la vérité» car selon eux, «c’est (elle) qui peut faire avancer le Burkina Faso». Selon le Pr Traoré, les membres souhaitent que ça soit une organisation qui, chaque mois, «va donner son point de vue le plus objectif qui soit, sur la vie politique nationale».

Par Daouda ZONGO