Les responsables de la Coalition nationale des acteurs de l’économie pour un commerce équitable (CNAECE) ont, au cours d’une rencontre ce jeudi 26 avril 2018, à Ouagadougou, réitéré leur volonté de voir le Fonds commun (FC) supprimé. La coalition demande également au gouvernement de mettre en place une « réelle politique » en vue d’aider les commerçants qui manquent de « soutiens ».
Avant d’aborder les sujets à l’ordre du jour, à savoir la problématique des FC qui divise les Burkinabè, les commerçants ont égrené tout un chapelet de problèmes auxquels ils font face. Vie chère, manque de transparence dans la gestion des recouvrements au compte du trésor public, manque de clientèle, manque de financements pour les commerçants, sont entre autres les difficultés qui assaillent le commerçant burkinabè, à en croire les membres de la CNAECE qui disent vouloir prendre leur destin en main.
« Nous ne sommes plus prêts pour payer les impôts pour que ça serve à payer une minorité de fonctionnaires », a affirmé Mahamadi Congo, secrétaire général de la CNAECE, dénonçant la plateforme Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE), nouvelle plateforme de recouvrement au niveau des douanes, qui rend « les articles chers », et par truchement la vie devient de plus en plus chère.
Pour les commerçants, les primes distribuées aux agents de l’Etat sous la forme de FC devraient plutôt servir à l’investissement et à des financements d’activités commerciales pour plus générer de revenus au pays.
Cette rencontre vise à sensibiliser les responsables des associations afin qu’ils aillent « préparer leurs bases pour qu’elles puissent réagir de façon concerter lorsqu’il y aura un mot d’ordre qui viendrait à être lancé », car depuis leur première conférence le 9 avril 2018, le gouvernement est resté muet sur leur préoccupation, a indiqué le président de la coalition pour un commerce équitable Rasmané Kologo.
« Nous voulons que le gouvernement supprime le fond commun », a réitéré M. Kologo qui prévient que si l’ultimatum de fin mai, date butoir pour la suppression de l’ensemble des 21 FC distribués aux fonctionnaires n’est pas respecté par les autorités, son organisation va durcir le ton dans cette lutte qu’elle attend mener vaille que vaille.
Il dit avoir, à sa grande surprise vu hier sur le net, « une publication sur facebook disant que madame le ministre de l’Economie, Hadizatou Rosine Sori/Coulibaly doit signer aujourd’hui un accord en vue de décaisser de l’argent pour régler le fonds commun de son ministère ». « Nous allons attaquer le ministère si le ministre signe ça », a-t-il averti avant de lancer un appel à tous commerçants afin qu’ils s’unissent pour que le gouvernement ait une réelle politique pour prendre en compte leurs préoccupations.
Depuis que le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) a, à la suite d’une question d’un député, dévoilé à l’Hémicycle que le montant annuel qui sert de prime aux agents de son département s’élève à 55 milliards francs CFA, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer les FC.
Par Mathias BAZIE