Le ministre de la Sécurité, Clément Pingdwendé Sawadogo, a affirmé ce vendredi 14 septembre qu’une enquête est ouverte après qu’une lettre du directeur de la police de la région de l’Est du Burkina s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. La note considérée comme confidentielle car évoquant un manque de matériel pour les agents de la police de la région de l’Est en proie à des attaques armées, qualifiées de terroristes, avait choqué des citoyens qui ont demandé que la lumière soit faite et que les responsabilités soient situées.
Le 5 septembre 2018, une lettre du commissaire divisionnaire de la police, Karim Drabo, directeur de la police au compte de la région de l’Est du Burkina, adressée à ses supérieurs hiérarchiques, avait sonné comme un ras-le-bol que bon nombre de policiers vivaient face à la situation alarmante avec ses lots de morts et de blessés.
Si pour certains citoyens, cette lettre venait à mettre à nu ce que bon nombre dénonçaient à savoir que nos hommes de tenues manquent de moyens pour faire face aux attaques armées, d’autres par contre, se sont sentis choqués et indignés que cette note puisse allègrement se retrouver sur les réseaux sociaux car elle contribuerait à entamer le moral des vaillants combattants burkinabè.
Alors, en réaction à cette actualité, le ministre Clément Sawadogo, qui s’est voulu ferme sur le sujet, expliquant le fait que la lettre du directeur régional de la police s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, est une « négligence » dont ont fait montre tous ceux qui ont été en contact avec la missive notamment son initiateur, Karim Drabo.
« Le directeur régional de la police de l’Est a voulu communiquer la lettre à son directeur provincial de la Kompienga qui devait amender et la lui retourner. Donc un certain nombre de personnes dont ses collaborateurs étaient en possession de la lettre » qui finalement a été rendue publique sur les réseaux.
Qui a balancé sur les réseaux sociaux cette lettre qui a décrit sans complaisance, selon des spécialistes, la situation sécuritaire de l’Est du pays des « Hommes intègres », « nous sommes toujours sur cette enquête-là », a laissé entendre le premier responsable de la Sécurité intérieure qui a pointé du doigt « déjà, la négligence de l’initiateur même de la lettre ».
En attendant, à en croire M. Sawadogo, tous les responsables concernés dans cette affaire ont rédigé des « rapports » en vue de s’expliquer sur le sujet.
Le ministre Clément Sawadogo s’est exprimé face aux journalistes au cours d’une conférence de presse organisée par son parti, le Mouvement du peuple et du progrès (MPP, majorité), en prélude leur rentrée politique. Dans le programme des activités que nous avons reçu sur place, le MPP annonce une assemblée générale le 22 septembre à Ouagadougou, à la Maison du peuple sous le thème « surmonter le défi sécuritaire et réussir la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) dans l’unité et la discipline ».
Le président par intérim du MPP, Simon Compaoré, a passé en revue plusieurs sujets dont évidemment les attaques armées, la fronde sociale, l’incivisme et les préoccupations politiques.
Par Bernard BOUGOUM