Les députés burkinabè ont adopté, ce mardi 18 mai 2021, un projet de loi visant la construction d’un drain à Tanghin dans le Nord de Ouagadougou et la mise en place d’aménagements attenant au drain, ce qui contribuera, entre autres, à réduire les inondations et la prévalence des maladies liées au manque d’assainissement.
C’est à l’unanimité que les députés de la huitième législature ont adopté le projet de loi portant ratification de l’ordonnance N°2021-003 PRES DU 12 janvier 2021 portant autorisation de ratification de l’accord du contrat de financement F1 N°92629 SERAPIS N°2020-0098 conclu entre le Burkina Faso et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour le financement du Projet d’Assainissement et de Drainage de Ouagadougou (PADO).
Le projet consiste en la construction d’un drain dans la centralité de Tanghin, au Nord de la ville de Ouagadougou. C’est « une structure de drainage des eaux pluviales de près de 5 Km jusqu’à son entrée dans le domaine du parc Bangr-Wéoogo, afin de créer un canal d’écoulement mieux défini et de réduire le niveau d’inondation et de protéger les infrastructures existantes », lit-on dans le projet de loi.
Sa mise en œuvre permettra une amélioration de la mobilité, de l’accessibilité donc du désenclavement des quartiers riverains.
« Les effets positifs attendus » avec le présent projet dont la mise en œuvre est sur quatre ans, « concernent la stabilisation du régime hydrologique de la localité de Tanghin ; la réduction des inondations dans la zone ciblée ; la sécurisation des activités économiques en saison pluvieuse ; la réduction des pertes en vies humaines liées aux inondations ; la réduction de la prévalence des maladies liées au manque d’assainissement ; le désenclavement des quartiers défavorisés ; l’amélioration de la couverture des quartiers défavorisés par les services de ramassage des ordures ménagères ; l’évacuation plus facile des malades vers les centres de santé durant la saison des pluies ; la meilleure accessibilité à des infrastructures socio-économiques (marchés, écoles entre autres) et l’amélioration de la qualité de vie des populations les plus vulnérables dont les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap », selon le rapporteur de la Commission des affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger (CAEBE), le député Edouard SANOU.
Selon la ministre déléguée en charge de la Décentralisation auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Madiara Sagnon, il est prévu dans ce projet la valorisation des eaux drainées par ce marigot, en intégrant un ouvrage de stockage implanté dans la ceinture verte et permettant de mettre une source d’eau exploitable à la disposition des maraichers/horticulteurs installés le long du marigot.
Le coût total du projet est de 16 778 370 euros soit 11 005 889 250 francs CFA. Il est financé par la Banque Européenne d’Investissement à travers un prêt d’un montant de 15 000 000 Euros soit 9 839 355 000 francs CFA ; l’Union européenne à hauteur de 939 900 euros soit 616 533 984 francs CFA qui serviront à financer les études sous forme de don ; une contrepartie de l’Etat estimée à 762 245 euros soit 500 000 000 de francs CFA HT pour le financement du Plan d’action et de réinstallation (PAR) ; et la Commune de Ouagadougou participera au financement du projet avec un montant hors taxe de 76 225 euros soit 50 000 000 de francs CFA.
Le projet sera exécuté sous maitrise d’ouvrage (MO) de la Commune de Ouagadougou. Le remboursement du prêt contracté pour la mise en œuvre du projet sera à la charge de l’Etat burkinabè, a signifié Mme Sagnon.
Par Daouda ZONGO