Des organisations de la société civile ont annoncé, ce mercredi 2 octobre 2019, une marche-meeting le 12 octobre 2019, en vue de dénoncer l’impérialisme. Cette manifestation se fera en marge de la 4ème édition des journées anti-impérialistes, a signifié Gabin Korbéogo, le président de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ), face à la presse à Ouagadougou.
«Nous lançons un vibrant appel à la population de Ouagadougou et ses environs et de toutes les régions du pays à faire de cette 4ème édition des journées anti-impérialistes un succès éclatant», a dit M. Korbéogo qui dénoncé le fait que «le Burkina Faso comme la plupart des pays africains est sous domination impérialiste».
En plus de la marche meeting, la quatrième édition qui se déroulera du 11 au 12 octobre 2019, sera marquée par un panel sur le thème et des animations de stands à la maison de la culture Jean-Pierre Guingané, un concert populaire et un concours de créativité artistique sur le thème «Impérialisme, terrorisme et lutte des peuples en Afrique».
Selon le président de l’ODJ, ces activités se tiendront sous le thème : «Impérialisme et terrorisme en Afrique : causes et perspectives pour les peuples en lutte pour leur libération nationale et sociale».
«Le choix de ce thème se justifie par l’actualité internationale, africaine et nationale marquée par une crise sociopolitique, économique et surtout sécuritaire», a déclaré Gabin Korbéogo pour qui «le terrorisme est la continuation de la politique impérialiste par d’autres moyens». «Dans la dynamique de ces recours à l’économie de guerre, les pays africains, le Sahel surtout, payent le lourd tribut», a-t-il poursuivi.
Les journées anti-impérialistes sont organisées dans le but d’«améliorer le niveau théorique et la conscience idéologique et politique des peuples africains sur la situation de domination du continent et à renforcer la solidarité internationale entre les peuples d’Afrique en lutte pour leur libération nationale et sociale», a laissé entendre M. Korbéogo.
«Sur le plan géostratégique, le Burkina Faso est situé dans la bande sahélo-saharienne dont le positionnement stratégique et les énormes potentialités minières stratégiques tels que l’or, le pétrole, l’uranium, etc. suscitent des convoitises et attisent les rivalités entre les puissances impérialistes. Ces rivalités inter-impérialistes se traduisent par des accords d’exploitation minière avec des conditions fiscales extrêmement avantageuses (participation de l’État au capital des sociétés minières étrangères à hauteur de 10%) et l’implantation des forces et bases militaires étrangères (France et USA notamment). Au lieu de faire reculer les attaques terroristes, ces présences militaires sont plutôt porteuses de dangers sur la sécurité du Burkina Faso», a affirmé M. Korbéogo.
Les organisateurs de cette journée sont la Coalition des associations de défense pour le droit au logement (CADDL) ; la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) du centre ; la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) ; la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) ; le Manifeste des intellectuels pour la liberté ; l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ) ; l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) ; le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) ; l’Association KEBAYNA et Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) et l’Association des Elèves du Secondaire de Ouagadougou (AESO).
«La Constitution définit correctement notre rôle qui est un rôle de veille, un rôle d’interpellation, un rôle de dénonciation et un rôle de résistance. Ça veut dire que tout ce qui se passe dans notre pays actuellement, si ces organisations qui se battent de façon officielle sur le terrain et qui sont présentement en conférence de presse, on n’arrive pas à mettre ces différents rôles en œuvre, ça veut dire que nous sommes complices. Et l’histoire nous tiendra pour responsables au même niveau que ceux qui agissent parce qu’il y a un rôle constitutionnel qui nous est dévolu et nous ne l’avons pas appliqué», a déclaré le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié.
Ces organisations disent «non aux attentats terroristes qui endeuillent au quotidien le peuple et oui au démantèlement des forces et bases militaires étrangères».
Par Daouda ZONGO